Préciser les conditions de pratique de l’activité physique et identifier les principaux obstacles et facilitateurs de cette pratique, dans le traitement des maladies rhumatismales et musculosquelettiques (TMS), c’est l’objectif de ces travaux présentés lors du Congrès 2024 de l’Alliance européenne des associations de rhumatologie (EULAR). Facteurs sociaux, mais aussi mode de vie et accès à des programmes adaptés, les freins restent nombreux mais il est possible de les lever.
Basés sur une revue systématique des publications scientifiques sur le sujet, soit 68 études sélectionnées, ces travaux ont permis d’identifier 29 freins ou facteurs différents dont 9 sont sociaux, 16 environnementaux et 4 « systémiques », concernant cette pratique de l’exercice physique en cas de troubles rhumatismaux et musculosquelettiques.
3 facteurs clés de pratique de l’exercice
Parmi les obstacles et facilitateurs à la pratique les plus fréquents, figurent notamment :
- le soutien de la famille et des amis,
- le soutien d’un professionnel de la santé,
- le coût et l’accès à des programmes adaptés et supervisés.
Il existe des différences entre les pays concernant ces trois facteurs clés.
Les facteurs sociaux incluent le niveau de soutien disponible, ainsi que le fait que les gens puissent ressentir une incitation ou une pression sociale, une sensibilité à l’image corporelle, leurs antécédents de pratique de l’activité physique, ou leur pratique systématique via des activités du quotidien, comme promener son chien ou jouer avec des enfants.
Les facteurs environnementaux comprennent la météo, la sécurité et l’accès -dont les moyens de transport pour se rendre à un lieu de pratique de l’activité physique.
Les facteurs de coûts et de disponibilité ont également leur influence : ici intervient le rôle clé des médecins et des infirmiers. Le soutien et les conseils qu’ils peuvent apporter à leurs patients apparaissent fortement dépendants de leurs compétences, de leur rôle perçu ou de leur profession. Certaines études soulignent la nécessité d’une formation ciblée des professionnels de santé pour leur permettre de fournir des conseils suffisants à ce groupe de patients, en matière d’activité physique. D’autres mettent en évidence l’importance de la perception de leur responsabilité lorsqu’ils discutent de l’activité physique avec leurs patients.
Chacun de ces facteurs influence l’adoption des recommandations à un niveau individuel.
Cette large revue de la littérature apporte ainsi une nouvelle photographie des facteurs à cibler pour permettre à ce groupe de patients de poursuivre une pratique régulière de l’activité physique. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre ces différences et adapter les stratégies à chaque pays. Un questionnaire va être diffusé dans 4 pays européens pour préciser encore les freins à l’adoption et l’adhésion à l’activité physique selon les recommandations de l’EULAR.
Sources :
EULAR 2024 Systematic review on barriers and facilitators for people with rheumatic and musculoskeletal diseases for adherence to EULAR physical activity
Annals of the Rheumatic Diseases 2024 DOI: 10.1136/annrheumdis-2024-eular.5816 OP0159-HPR SYSTEMATIC REVIEW ON BARRIERS AND FACILITATORS FOR PEOPLE WITH RHEUMATIC AND MUSCULOSKELETAL DISEASES FOR ADHERENCE TO EULAR PHYSICAL ACTIVITY RECOMMENDATIONS
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