Les niveaux de ce gène qui aide le système immunitaire à différencier les « bonnes » cellules des mauvaises pourraient faire la différence et constituer un bon indicateur de pronostic chez les patients atteints de cancer colorectal, rapporte cette équipe du Medical College of Georgia à la Réunion annuelle de l’American Association for Cancer Research. L’examen de 15 gènes déjà connus pour être associés au cancer colorectal permet ici d’identifier que des niveaux plus élevés du gène CCR4 sont associés à un bon pronostic, même chez les patients ayant reçu un diagnostic tardif.
Précisément, parmi les 15 gènes étudiés, 8 s’avèrent associés à des taux de survie plus faibles et 7 à des taux plus favorables. Parmi ces 7 gènes, CCR4 est tout particulièrement associé à bon pronostic quel que soit le stade au moment du diagnostic.
2 signatures génétiques, une favorable, l’autre pas : A partir de 2 grandes bases de données génomiques, les scientifiques ont constitué 2 panels génétiques, l’un dont ils pensaient qu'il pourrait être utilisé pour prédire de bons résultats, l’autre pour prédire des résultats les plus médiocres. Leurs travaux ont débuté sur près de 800 gènes, puis les chercheurs en ont sélectionné 38 associés à des associations plus significatives d'augmentation ou de diminution des taux de survie au cancer du côlon. Enfin, les chercheurs ont souhaité adopter une approche holistique en prenant en compte, dans leur sélection finale, la réponse du système immunitaire, les taux de croissance tumorale et la réponse au traitement. C’est ainsi que l’équipe aboutit à un panel de 8 gènes « négatifs » et 7 gènes « positifs ». Parmi ces 7 gènes positifs, CCR4 s’avère particulièrement associé à bon pronostic quel que soit le stade de la tumeur au moment du diagnostic. Ces résultats sont enfin validés sur un échantillon de 750 patients atteints d'un cancer colorectal.
Un gène plus favorable, CCR4 : ce gène appartient à la famille des chimiokines, impliquée dans le trafic des globules blancs du corps, qui combattent les envahisseurs. Par analyses génétiques, les chercheurs montrent que les patients présentant des taux élevés de CCR4 répondent mieux au traitement, bénéficient d’une incidence plus élevée de rémission et d’une survie prolongée. Lorsque le cancer exprime ce gène, le système immunitaire s'attaque plus facilement aux cellules cancéreuses. « S’il n’y a pas de « bon » cancer colorectal, des niveaux plus élevés de ce gène sont un indice encourageant pour le pronostic ».
L’augmentation des niveaux de CCR4 induit de multiples associations significatives avec un meilleur pronostic, même chez les patients atteints d'un cancer au stade 4. Les patients atteints d'un cancer de stade 3 et de meilleurs taux de survie présentent également des taux de CCR4 plus élevés que ceux présentant des tumeurs de stade 1 et des taux de survie plus faibles. Les jeunes patients présentant un meilleur taux de survie présentaient également des taux plus élevés de CCR4 que ceux présentant un taux de survie moins favorable.
« Si nous sommes capables de concevoir une signature capable de prédire le pronostic et de mieux informer nos patients, cela pourrait nous permettre de justifier des traitements les plus agressifs, qui peuvent être inconfortables et avoir des effets secondaires plus sévères ».
Source: Meeting 2019 American Association for Cancer Research Annual Meeting 3-Apr-2019 Gene levels could help predict prognosis for colorectal cancer
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