Environ 5 à 10% des patients hospitalisés sont porteurs de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM). Ce protocole de désinfection ou de « décolonisation » mis en œuvre par une équipe du centre médical de l’Université Rush (Chicago), fait ses preuves pour prévenir les infections dangereuses chez les patients qui sortent de l'hôpital. 3 mesures simples en fait composent ce schéma prophylactique : un bain au savon antiseptique, un rinçage avec un bain de bouche et une pommade antibiotique nasale, après la sortie de l'hôpital, permettent de réduire considérablement le nombre d'infections et de réadmissions associées à l'infection à SARM chez des patients à risque élevé. Un protocole documenté dans le New England Journal of Medicine, à adopter a minima pour prévenir la récidive chez les patients hospitalisés atteints de SARM.
Faire chuter les taux d'infections de 40% : L'essai CLEAR, mené sur le défi des antibiorésistances est mené auprès de 2.121 patients adultes colonisés par le SARM (testés positifs au cours de leur hospitalisation) et répartis en 2 groupes suivis durant 12 mois : un groupe a reçu une formation sur les mesures de prévention des infections, liées à l'hygiène personnelle et à la propreté du domicile, l'autre groupe a suivi la même formation, une éducation à « la décolonisation » ou sur le schéma thérapeutique permettant d’éliminer les bactéries SARM du corps. Ce protocole de désinfection comportait un bain au savon antiseptique, un rinçage avec un bain de bouche et une pommade antibiotique nasale. Les patients ont appris à respecter quotidiennement ce protocole durant 5 jours, puis 2 fois par mois pendant 6 mois. L’auteur principal, le Dr Mary Hayden, professeur de médecine interne et de pathologie au centre médical de l’Université Rush explique que l’objectif était de vérifier si l'élimination du SARM de la peau, du nez et de la gorge était plus efficace qu’une simple éducation à l'hygiène, pour réduire la récidive de l’infection à SARM ou d'autres infections, ainsi que les hospitalisations associées. L’analyse montre que :
- dans le groupe ayant reçu une éducation à l’hygiène uniquement, 1 participant sur 11 (soit 9,2%) a contracté une infection à SARM et 1 sur 4 (23,7%) a contracté une infection grave tous agents pathogènes confondus, la plupart des infections (85%) entraînant une hospitalisation ;
- le protocole de désinfection permet de réduire de 30% l’incidence des infections à SARM et de 17% l’ensemble des infections, tous types confondus ;
- les patients qui ont vraiment observé le programme de désinfection présentent au final 44% moins d'infections à SARM et 40% moins d'infections au total.
Les données des US Centers for Disease Control (CDC) montrent que les porteurs de SARM qui sortent de l'hôpital courent un risque élevé de contracter une maladie/infection grave liée au SARM dans l'année qui suit leur sortie. « Face à un problème de cette ampleir, nous devons trouver les meilleures stratégies pour prévenir ces infections et les hospitalisations associées. Cet essai clinique de grande envergure permet de démontrer qu’il existe des protocoles capables de prévenir ces infections après la sortie de l’hôpital ».
Source: New England Journal of Medicine 14 Feb, 2019 DOI: 10.1056/NEJMoa1716771 Decolonization to Reduce Postdischarge Infection Risk among MRSA Carriers
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