De récentes recherches enpreintent la voie des nutraceutiques pour faire face aux infections par des virus à ARN, notamment le virus de la grippe et les coronavirus, dont le nouveau coronavirus COVID-19. Alors qu’au 25 février, l’épidémie de pneumonie poursuit sa propagation avec plus de 80.000 cas confirmés et 2.700 décès, avec une augmentation du nombre de cas hors de chine (2.500), que la prise en charge de la maladie comprend des traitements variables, cette équipe de San Diego montre, à travers cette large revue de la littérature, le potentiel des nutraceutiques à stimuler la réponse de l'interféron de type 1 aux virus à ARN. L’équipe documente ainsi dans la revue Progress in Cardiovascular Diseases, une option complémentaire prometteuse pour soulager les patients infectés par le coronavirus- ou d’autres virus à ARN.
Les chercheurs soulignent que le nouveau coronavirus est beaucoup plus mortel que la grippe typique, avec un taux de mortalité estimé aujourd’hui à 2,92%. En d'autres termes, environ 1 personne sur 33 infectée par ce nouveau coronavirus mourra. Le taux de mortalité de la grippe saisonnière étant compris entre 0,05 à 0,1%. Non seulement COVID-19 est environ 30 à 60 fois plus meurtrier que la grippe mais il n’existe pas à ce jour de directive claire de traitement, la plupart des patients recevant un antiviral (oseltamivir : 89,9%), un antibactérien (64%), des corticoïdes (45%).
Les promesses des nutraceutiques contre les coronavirus
Le besoin de traitements complémentaires est donc urgent contre le coronavirus, mais également à terme contre le virus de la grippe. Grippe et coronavirus provoquent une même inflammation aiguë dans les poumons et cette « tempête inflammatoire » peut entraîner une détresse respiratoire aiguë, une défaillance d'organe et le décès. Par ailleurs, on sait déjà que certains nutraceutiques peuvent aider à réduire l'inflammation dans les poumons liée aux virus à ARN, que d'autres nutraceutiques peuvent stimuler la réponse de l'interféron de type 1 à ces virus, soit le principal moyen utilisé par l'organisme pour créer des anticorps antiviraux et combattre ces infections virales.
Plusieurs études cliniques randomisées chez l'Homme ont montré que des suppléments en vente libre tels que la n-acétylcystéine (NAC) permettent de réduire les exacerbations de bronchite ou tels que les extraits de sureau permettent de raccourcir la durée de la grippe d'environ 2 à 4 jours et de réduire la sévérité de ces infections. Les auteurs notent également que plusieurs nutraceutiques tels que la spiruline, le bêta-glucane, la glucosamine et la NAC permettent de réduire la gravité de certaines infections ou de diviser par 2 le taux de mortalité de la grippe, chez l’animal. Enfin, les auteurs citent une étude clinique menée chez l'Homme qui montre que la spiruline permet de réduire considérablement la charge virale chez des personnes infectées par le VIH.
Des effets antiviraux des nutraceutiques ont donc été documentés dans les études humaines et animales, résume l’auteur principal, le Dr DiNicolantonio.
« Étant donné qu'il n'y a pas de traitement contre COVID-19 et que les traitements contre la grippe sont limités, nous nous félicitons de la poursuite de ces recherches sur les effets des nutraceutiques comme stratégie complémentaire possible contre les virus à ARN ».
Source: Progress in Cardiovascular Diseases 12 Feb, 2020 DOI : 10.1016/j.pcad.2020.02.007 Nutraceuticals have potential for boosting the type 1 interferon response to RNA viruses including influenza and coronavirus
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