Une consommation trop élevée de viande rouge et transformée est liée à la stéatose hépatique non alcoolique et à la résistance à l'insuline par cette étude présentée dans le Journal of Hepatology qui ajoute la maladie du foie gras non alcoolique au nombre des maladies associées à un régime alimentaire occidental avec apports élevés de viande rouge et transformée. Des conclusions qui rappellent plus largement que la maladie du foie gras est avant tout une maladie liée au mode de vie et que ses facteurs de risque sont globalement évitables.
La consommation mondiale de viande a augmenté au cours des dernières décennies et la consommation élevée de viande rouge et surtout transformée est documentée comme liée à des maladies chroniques dont certains cancers, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. La maladie du foie gras non alcoolique qui rejoint cette liste, est considérée comme la composante hépatique du syndrome métabolique, avec l'insulino-résistance et l'inflammation comme facteurs clés dans sa physiopathologie, explique le professeur Shira Zelber-Sagi, de l’Université de Haïfa (Israël) : « Un mode de vie occidental malsain joue un rôle majeur dans le développement et la progression de la maladie du foie gras non alcoolique, en particulier le manque d'activité physique et la consommation élevée de fructose et de graisses saturées ».
L’étude teste l'association entre le type de viande consommée, les modes de cuisson et la maladie du foie gras et la résistance à l'insuline chez 800 participants, âgés de 40 à 70 ans ayant subi une coloscopie de dépistage au Centre Médical de Tel Aviv. La maladie du foie gras non alcoolique et la résistance à l'insuline ont été évaluées par ultrasonographie et évaluation de l'homéostasie. Le type de viande et la méthode de cuisson ont été renseignés par questionnaire. L’analyse constate :
- un diagnostic de maladie du foie gras non alcoolique chez 38,7% des participants ;
- un diagnostic de résistance à l'insuline chez 30,5% ;
- une consommation élevée de viande rouge et transformée indépendamment associée à la stéatose hépatique non alcoolique et à la résistance à l'insuline et cela, indépendamment de l'apport de graisses saturées, de cholestérol et d'autres facteurs de risque tels que l'IMC ;
- une consommation élevée de viande cuite à l'aide de méthodes malsaines et l’existence d’un diagnostic de stéatose hépatique non alcoolique sont associés à un risque accru de résistance à l'insuline.
Attention aux régimes faibles en glucides et trop riches en protéines animales : les régimes à faible teneur en glucides sont fréquemment recommandés pour prévenir les maladies métaboliques. Ces régimes faibles en glucides peuvent être très riches en protéines animales, en particulier en viande. Bien que la viande apporte des éléments nutritifs bénéfiques pour la santé, notamment les protéines, le fer, le zinc et la vitamine B12, cette étude souligne que la viande doit être consommée avec modération et que le type de viande et sa méthode de préparation doivent être judicieusement choisis. Les auteurs recommandent de limiter la consommation de viande rouge et transformée de préférence à des « viandes blanches » plus saines, comme le poulet ou la dinde ou le poisson avec de préférence une cuisson à la vapeur ou par ébullition…
La maladie du foie gras non alcoolique est avant tout une maladie liée au mode de vie, il est donc possible de limiter son risque.
Source : Journal of Hepatology DOI: 10.1016/j.jhep.2018.01.015 High red and processed meat consumption is associated with non-alcoholic fatty liver disease and insulin resistance (Visuel 2 Journal of Hepatology)
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