Cette étude, menée à la School of Nutrition Science and Policy de l'Université Tufts (Boston) établit à nouveau un lien entre des millions de cas de diabète et de maladies cardiaques dans le monde et la consommation trop élevée de boissons sucrées. La recherche qui ne couvre pas moins de 184 pays dans le monde, publiée dans la revue Nature Medicine, constitue un plaidoyer incontestable, contre ce facteur du quotidien, de morbidité et de mortalité.
Ce bilan estime en effet à 2,2 millions, le nombre de nouveaux cas de diabète de type 2 et à 1,2 million de nouveaux cas de maladies cardiovasculaires chaque année recensés dans le monde, en raison de la consommation de boissons sucrées.
L’inquiétude vaut aussi pour les pays en développement
Dans ces pays, le nombre de cas est particulièrement inquiétant :
- en Afrique subsaharienne, les boissons sucrées contribuent à plus de 21 % de tous les nouveaux cas de diabète ;
- en Amérique latine et dans les Caraïbes, à près de 24 % des nouveaux cas de diabète et à plus de 11 % des nouveaux cas de maladies cardiovasculaires ;
- la Colombie, le Mexique et l’Afrique du Sud sont des pays ne sont pas épargnés : plus de 48 % de tous les nouveaux cas de diabète en Colombie sont imputables à la consommation de boissons sucrées. C’est le cas d’1 tiers de tous les nouveaux cas de diabète au Mexique. En Afrique du Sud, 28 % des nouveaux cas de diabète et 15 % des cas de maladies cardiovasculaires sont imputables aux boissons sucrées.
Un rappel simple sur les mécanismes biologiques et métaboliques : les auteurs, nutritionnistes, rappellent que les boissons sucrées sont rapidement digérées, ce qui entraîne une augmentation de la glycémie tout en apportant une très faible valeur nutritionnelle. Une consommation régulière au fil du temps entraîne une prise de poids, une résistance à l’insuline et une multitude de facteyrs métaboliques favorisant le diabète de type 2 et la maladie cardiaque.
L’un des auteurs principaux, le Dr Dariush Mozaffarian, directeur du Food is Medicine Institute de la Friedman School, commente ce bilan : « Les boissons sucrées sont largement commercialisées et vendues dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Non seulement les communautés plus défavorisées les consomment en quantité mais elles ont aussi souvent moins accès aux soins de santé »
Les chercheurs appellent à une approche à plusieurs volets, comprenant des campagnes de santé publique, une réglementation de la publicité et des taxes sur les boissons sucrées.
« Il reste encore beaucoup à faire, en particulier dans les pays et les communautés plus pauvres où la consommation est élevée et les conséquences sur la santé sont plus marquées ».
Source: Nature Medicine 6 Jan, 2024 DOI : 10.1038/s41591-024-03345-4 Burdens of type 2 diabetes and cardiovascular disease attributable to sugar-sweetened beverages in 184 countries
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