Le cadmium, un métal lourd, pourrait entraîner des problèmes de mémoire chez certaines personnes -mais pas toutes-, conclut cette équipe de l’Université Columbia (New York) dans la revue Neurology. Alors que la prévalence des troubles cognitifs s’accroît avec le vieillissement des populations mais aussi de nouvelles expositions à des substances toxiques, l’identification de ces facteurs de risque de problèmes cognitifs précoces modifiable par des changements de comportement ou de politique de santé publique est primordiale.
Le cadmium est un métal lourd présent à diverses concentrations dans l’air, l’eau, les aliments et le sol, et déjà bien connu pour entraîner des problèmes de santé. Ce métal hautement toxique pénètre dans l’organisme principalement par le tabagisme, la respiration d’air pollué et la nourriture. Il est principalement libéré dans l’environnement par les activités industrielles et agricoles.
Cette nouvelle recherche identifie
de nouveaux effets liés à son exposition, et de manière surprenante, ces effets sont distincts selon l’origine ethnique.
L’étude, soutenue par le National Institute of Neurological Disorders and Stroke (NIND/NIH) et le National Institute on Aging (NIA/NIH) est menée auprès de 2.172 participants âgés en moyenne de 64 ans et ne présentant à l’inclusion, aucun trouble cognitif, aucun problème de réflexion ou de mémoire. Les personnes d’ethnie noires représentaient 39 % des participants et les personnes blanches 61 %. Les niveaux de cadmium dans l’urine ont été mesurés à l’inclusion, puis les participants ont passé des tests cognitifs chaque année, pendant 10 ans en moyenne.
- durant le suivi, 195 participants ont développé des troubles cognitifs ;
- aucune association entre les niveaux de cadmium et les troubles cognitifs n’est identifiée au départ ;
- cependant, des sous-analyses par origine ethnique, révèlent que les participants blancs présentant des niveaux élevés de cadmium sont plus susceptibles de développer des troubles cognitifs, mais ce n’est pas le cas chez les participants noirs ;
- même après ajustement pour d'autres facteurs de confusion possibles, dont l'activité physique, la consommation d'alcool et le niveau d’études, ces résultats persistent ;
- chez les personnes blanches, 9,2 % des personnes ayant des niveaux élevés de cadmium ont développé des troubles cognitifs, vs 6,7 % avec de faibles niveaux.
Quelle explication de la différence entre les personnes blanches et noires ? Le tabagisme pourrait être un facteur clé, car, en moyenne les participants blancs ayant le niveau le plus élevé de cadmium fumaient en moyenne 23 paquets-années vs 9 paquets-années pour les participants noirs.
D’autres études sont prévues, pour confirmer ces premiers résultats. Cependant, dans l’attente, les auteurs rappellent qu’il existe de nombreuses façons de réduire l’exposition au cadmium, en arrêtant de fumer notamment.
Source: Neurology 4 Sept, 2024 (In Press) via AAAS 5 Sept, 2024 Heavy metal cadmium may be tied to memory issues for some
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