Comment pouvons-nous réduire de 50 % le risque de décès avant 70 ans à l'échelle mondiale d'ici 2050 ? C’est la question posée par cette équipe d’épidémiologistes de l’Université de Bergen (Norvège) et d’experts internationaux, qui répond par 15 conditions prioritaires. Une véritable feuille de route pour la santé publique mondiale, publiée dans le Lancet qui met ainsi en exergue 8 mesures liées aux maladies infectieuses et à la santé maternelle et 7 liées aux maladies non transmissibles et aux blessures.
C’est une équipe de 50 experts internationaux qui forment la Commission sur l'investissement dans la santé (CIH : Commission on Investing in Health), qui propose ici 15 mesures claires et réalisables pour atteindre cet objectif ambitieux dans le monde, soit une réduction de 50 % du risque de décès prématuré (décès avant 70 ans).
L’objectif « 50 pour 50 »
Les 15 affections prioritaires comprennent 8 maladies infectieuses et maternelles et 7 affections liées aux maladies non transmissibles et aux traumatismes :
- les 8 affections infectieuses et maternelles ont été définies à l'aide des estimations mondiales des décès de l'OMS :
- affections néonatales dont les complications liées à la prématurité, l’asphyxie et les traumatismes à la naissance, la septicémie et les infections néonatales, et d’autres affections néonatales (dont les troubles hémorragiques et hématologiques, les troubles endocriniens et métaboliques transitoires et les troubles digestifs),
- infections des voies respiratoires inférieures,
- maladies diarrhéiques,
- VIH/SIDA,
- tuberculose,
- paludisme,
- maladies de l'enfance, dont tout particulièrement 4 maladies évitables par la vaccination : coqueluche, diphtérie, rougeole et tétanos,
- affections maternelles.
- Les 7 maladies non transmissibles et liées aux traumatismes comprennent :
- les maladies cardiovasculaires athéroscléreuses (cardiopathie ischémique et accident vasculaire cérébral ischémique), l'accident vasculaire cérébral hémorragique,
- les maladies non transmissibles fortement liées aux infections, dont particulièrement, le cancer de l'estomac, le cancer du foie secondaire à l’infection par le virus de l'hépatite B ou C, le cancer du col de l'utérus, les maladies cardiaques rhumatismales et la cirrhose due à une infection par le virus de l'hépatite B ou C ;
- les maladies non transmissibles fortement liées au tabagisme, dont, particulièrement, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et les cancers de la bouche, de l'oropharynx (lèvre et cavité buccale, nasopharynx et autres parties du pharynx), de la trachée, des bronches, du poumon et du larynx ;
- le diabète (dont ses complications rénales),
- les accidents de la route,
- le suicide.
« Accessoirement » ce rapport estime à
20 % la probabilité qu’une pandémie tue au moins 25 millions de personnes au cours des 10 prochaines années,
soit d’une pandémie d’une ampleur similaire à celle du COVID ce qui exige une préparation de la réponse mondiale.
Outre l’augmentation des investissements et des services pour ces 15 conditions prioritaires,
l’augmentation des taxes sur le tabac pourrait faire plus pour réduire la mortalité prématurée que toute autre politique de santé.
Le programme et l’effort sont vastes mais ce bilan fixe de manière plus ciblée aussi les priorités pour chaque pays et chaque région du monde.
Source : The Lancet 14 Oct, 2024 Global health 2050: the path to halving premature death by mid-century
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