Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 700.000 personnes se suicident chaque année. Pouvoir détecter le risque de suicide reste un défi, et de nombreuses équipes travaillent sur des tests de détection par imagerie, analyse biologique ou évaluation clinique. Cette équipe de psychiatres et psychologues de l’Université de Warwick contribue à la démarche avec cette vaste étude, publiée dans la revue Nature Human Behaviour. Des conclusions qui vont permettre de progresser vers la prévention des tentatives (TS).
La recherche se distingue des précédentes par un échantillon beaucoup plus important et la prise en compte d’un spectre élargi de facteurs de risque possibles. Les facteurs prédictifs, comportementaux et biologiques, identifiés ici, comprennent une élévation du nombre de globules blancs, le névrosisme, les expériences de l’enfance et une réduction de la matière grise dans le cerveau. L’étude permet également d’identifier les personnes les plus à risque, qui pourraient être ciblés par des initiatives de prévention, directement par les médecins généralistes.
L’étude analyse les données de plus de 500.000 participants de la Biobank britannique, dont des données de scintigraphies cérébrales, d’analyses de sang et de questionnaires d’évaluation mentale. L’analyse a porté ainsi sur plus de 400 facteurs dont :
- les facteurs de mode de vie, dont, par exemple, le tabagisme,
- les facteurs biologiques, comme le volume de matière grise dans le cerveau,
- les facteurs génétiques.
L’analyse qui a utilisé l’apprentissage automatique (IA) pour analyser de manière approfondie cet énorme ensemble de données, révèle que :
- les facteurs associés au suicide comprennent la souffrance mentale, le névrosisme, une diminution de la matière grise dans le cerveau et de la taille des zones de régulation émotionnelle et une augmentation des globules blancs ;
- parmi les principaux prédicteurs comportementaux, en plus des quelques facteurs liés à la maladie mentale et à la dépression, figurent les expériences vécues pendant l'enfance, en particulier les agressions sexuelles.
Des facteurs de plusieurs types contribuent au comportement ou à l'idéation suicidaire
L'auteur principal, le professeur Jianfeng Feng, du département d'informatique de l'université de Warwick, conclut : « 16 principaux prédicteurs apportent une grande précision dans la détection des patients à risque de tentative de suicide ».
Alors que le suicide reste un problème de santé publique majeur, en évaluant systématiquement un large éventail de facteurs de risque sur un vaste échantillon, cette étude propose un modèle prédictif, qui pourra, écrivent les auteurs « permettre de mieux identifier les personnes à risque et éclairer des stratégies de prévention et d’intervention ».
Source: Nature Human Behaviour 2 July, 2024 DOI: 10.1038/s41562-024-01903-x Identifying behaviour-related and physiological risk factors for suicide attempts in the UK Biobank
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