La génération X -qui regroupe les personnes nées dans les années 60 et 70- encoure un risque plus élevé de développer 17 cancers par rapport aux générations plus âgées, suggère cette large étude menée par des chercheurs de l'American Cancer Society. L’analyse, publiée dans le Lancet Public Health, suggère en effet que les taux d'incidence augmentent en continu, chez les générations plus jeunes pour 17 des 34 principaux types de cancer.
Ces incidences à la hausse concernent le cancer du sein, du pancréas et de l'estomac, entraînant mécaniquement des tendances également à la hausse de mortalité. Augmentent également l'incidence des cancers du foie (chez les femmes uniquement), de l’utérus, de la vésicule biliaire, des testicules et du cancer colorectal.
L’auteur principal, le Dr Hyuna Sung, chercheur l’American Cancer Society ajoute que « ces résultats s’ajoutent aux preuves croissantes du risque accru de nombreux cancers chez les générations post-baby-boomers. Les cohortes regroupées par année de naissance partagent des environnements sociaux, économiques, politiques et climatiques uniques, qui affectent leur exposition aux facteurs de risque de cancer pendant leurs années de développement. Bien que nous ayons identifié des tendances en matière de cancer associées aux années de naissance, il faudra trouver des explications claires de la raison pour laquelle ces taux augmentent. »
Une augmentation constante des taux de cancer chez les générations plus jeunes
L’étude analyse les données d’incidence de 23.654.000 patients diagnostiqués avec 34 types de cancer et les données de mortalité associées de 7.348.137 décès pour 25 types de cancer chez des personnes âgées de 25 à 84 ans sur une période de 20 ans (2000-2019). Les chercheurs ont comparé les taux de cancer entre les générations, calculé les taux d’incidence et de mortalité spécifiques à la cohorte de naissance soit par année de naissance et pour différentes générations séparées par intervalles de cinq ans, de 1920 à 1990. Cette large analyse révèle que :
- les taux d’incidence augmentent avec chaque cohorte de naissance successive née depuis 1920 pour 8 des 34 cancers ;
- le taux d'incidence 2 à 3 fois plus élevé dans la cohorte de naissance de 1990 que dans la cohorte de naissance de 1955 pour les cancers du pancréas, du rein et de l'intestin grêle ainsi que pour le cancer du foie chez les femmes ;
- les taux d'incidence ont augmenté dans les cohortes plus jeunes, après une baisse dans les cohortes de naissance plus âgées, pour 9 des cancers restants, dont le cancer du sein, de l’utérus, le cancer colorectal, le cancer gastrique, de la vésicule biliaire, de l'ovaire, des testicules, le cancer anal et le sarcome de Kaposi chez les hommes ;
- les taux mortalité liés aux cancers du foie (chez les femmes uniquement), de l’utérus, de la vésicule biliaire, des testicules et du cancer colorectal ont augmenté progressivement dans les cohortes de naissance de plus en plus jeunes, parallèlement à leurs taux d’incidence.
L’augmentation des incidences de ces cancers chez ces générations plus jeunes suggère des changements générationnels dans les facteurs et niveaux de risque de cancer. « Sans interventions efficaces en population générale, alors que ce risque élevé chez les jeunes générations se reporte au fur et à mesure du vieillissement de ces cohortes, c’est donc une augmentation globale de la charge du cancer qui se dessine « , conclut le Dr Ahmedin Jemal, vice-président de l’American Cancer Society.
Ces données doivent donc constituer un signal d’alarme qui appelle à identifier les facteurs de risque sous-jacents pour la génération X et la génération Y.
Source: The Lancet Public Health Aug, 2024 DOI : 10.1016/S2468-2667(24)00156-7 Differences in cancer rates among adults born between 1920 and 1990 in the USA: an analysis of population-based cancer registry data
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