Cette mutation rare de longévité, découverte par une équipe de biologistes de l’University of Southern California, protège, entre autres, contre la maladie cardiovasculaire : cette recherche, publiée dans la revue Med, documente ses avantages possibles pour la santé cardiovasculaire, alors que la mutation est retrouvée principalement chez des patients atteints d’une maladie rare, connue sous le nom de déficit des récepteurs de l’hormone de croissance (GHRD : growth hormone receptor deficiency), ou syndrome de Laron.
La maladie « GHRD », qui se caractérise par une capacité réduite de l’organisme à utiliser sa propre hormone de croissance et entraîne un retard de croissance, avait déjà été associée, chez la souris, à une prolongation record de la longévité de 40 % et à une diminution des risques de diverses maladies liées à l’âge. Cependant, le risque de maladie cardiovasculaire chez les humains atteints de GHRD n’avait jamais été précisé.
L’étude, aboutissement de 20 années de recherches, a examiné la santé et le vieillissement de participants porteurs de la mutation génétique à l’origine du GHRD. Cette mutation rare – trouvée chez seulement 400 à 500 personnes dans le monde – a notamment été identifiée chez un groupe d’Équatoriens. La mutation induit une inefficacité des récepteurs d’hormone de croissance ce qui entraîne une sorte de nanisme.
De précédentes recherches de la même équipe ont indiqué que même si le syndrome GHRD/Laron réduit la croissance, il semble également réduire le risque de plusieurs maladies liées à l’âge. Bien que les Équatoriens atteints de GHRD aient un taux d’obésité plus élevé, ils ont un très faible risque de cancer et de diabète de type 2. Ils semblent également avoir un cerveau en meilleure santé et une meilleure santé cognitive aussi.
Ce nouvel examen de la fonction cardiovasculaire et différents facteurs de risque de 51 participants avec ou sans GHRD et de leurs proches, soit 24 diagnostiqués avec GHRD et 27 parents sans GHRD (témoins) révèle que :
les participants avec GHRD présentent une glycémie, une résistance à l’insuline et une tension artérielle inférieures vs témoins ;
- des dimensions cardiaques plus petites et une vitesse d’onde de pouls similaire – une mesure de la rigidité des artères – mais une épaisseur d’artère carotide inférieure à celle des témoins ;
- en dépit de taux élevés de lipoprotéines de basse densité (LDL) ou de « mauvais cholestérol », les participants GHRD présentent moins de plaques d’athérome ici dans l’artère carotide inférieure vs témoins (7 % contre 36 %).
Ainsi, la mutation à l’origine du GHRD semble associée à des facteurs de risque réduits de maladie cardiovasculaire. Avec des implications précieuses sur les effets sur la santé d’un déficit en récepteurs de l’hormone de croissance :
des médicaments ou des interventions alimentaires provoquant des effets analogues pourraient induire les mêmes effets.
Source: Med 26 April 2024 DOI: 10.1016/j.medj.2024.03.022 Normal or improved cardiovascular risk factors in IGF-I deficient adults with growth hormone receptor deficiency
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