Le débat se poursuit sur les risques associés à la consommation trop régulière de viande pour la santé et sur les avantages d’aliments végétaux pour le cœur. Cet article de synthèse, réalisé à l’University of British Columbia (BC, Vancouver), publié dans le Canadian Journal of Cardiology analyse l’impact de ces changements et des substituts végétaux de la viande sur le risque de maladies cardiovasculaires et leurs marqueurs dont le taux de cholestérol et la tension artérielle.
Cet examen conclut que les substituts de la viande à base de plantes ont un profil nutritionnel plus cardioprotecteur et qu’ils contribuent à mieux gérer et à réduire les facteurs de risque cardiovasculaire. Ces conclusions valent, écrivent les auteurs, même s’il existe une grande variabilité dans les composants et les profils nutritionnels de ces substituts végétaux.
Vers des viandes « d’origine végétale » ?
Les substituts de la viande à base de plantes (PBMA : plant-based meat alternatives) sont eux-aussi des produits alimentaires transformés, donc il est nécessaire d’étudier leurs effets à long terme sur la santé. L’auteur principal Matthew Nagra, chercheur à la BC commente : « Bien que le marché de ces substituts de la viande suive une croissance significative, étonnamment, on sait peu de choses sur la façon dont ces alternatives peuvent également avoir un impact sur la santé et en particulier sur le risque de maladies cardiovasculaires ».
L’étude, un examen de la littérature encore modeste sur le sujet, montre que :
- il existe une variabilité substantielle dans la composition et les profils nutritionnels de ces substituts ;
- cependant et en moyenne, ces substituts ont un profil nutritionnel plus sain pour le cœur que la viande ;
- la teneur élevée en sodium de certains de ces substituts est préoccupante ; cependant il n’existe aucune preuve que ces substituts fassent monter la tension artérielle ;
- dans l’ensemble, les substituts végétaux de la viande réduisent certains facteurs de risque cardiovasculaire, notamment le taux de cholestérol ; cela est démontré dans plusieurs essais contrôlés randomisés.
Les auteurs appellent à plus de recherche sur ces substituts, en plein développement ainsi que sur leurs composants les plus courants dont le gluten. Car c’est la principale source de protéines incorporée dans ces produits. Ils concluent que la plupart des médecins sous-estiment nettement les bienfaits cardiovasculaires de ces substituts et, plus largement, n’accordent pas suffisamment d’attention au régime alimentaire de leurs patients.
Enfin, pour les patients justement : « Pour ceux qui cherchent à réduire leur consommation de viande, surtout s’il s’agit de viande rouge, le remplacer par des substituts à base de plantes est probablement un choix sain pour le cœur ».
Source: Canadian Journal of Cardiology 25 June, 2024 DOI: 10.1016/j.cjca.2023.11.005 Animal vs Plant-Based Meat: A Hearty Debate
Lire aussi : MALADIE CARDIAQUE : Cibler le microbiote pour réduire le risque accru avec la viande rouge
Laisser un commentaire