Quels adolescents sont plus à risque de dépression en cas d’utilisation précoce ou excessive des médias sociaux ? Cette nouvelle recherche, menée par des psychologues de l’Université Brigham Young (Utah) révèle certains facteurs qui peuvent rendre les médias sociaux soit plus risqués, soit plus protecteurs face à la dépression. Les résultats, publiés dans le Journal of Adolescence, suggèrent que l’utilisation des médias sociaux n’a pas le même impact sur tous les adolescents, il n'existe pas de règle universelle -hors une durée d'utilisation maximale de 3 heures par jour- et qu’une approche individualisée est donc nécessaire pour préserver la santé mentale des jeunes.
L'étude a suivi à partir de 2010, 488 adolescents âgés de 13 ans à l’inclusion, interrogés 1 fois par an pendant 8 ans. L’analyse identifie 5 clusters spécifiques dans la façon dont la durée d'utilisation des réseaux sociaux impacte les symptômes dépressifs. Et si l’utilisation élevée des médias sociaux est, en moyenne, liée à une augmentation des symptômes dépressifs, ce n’est pas universel.
Chaque jeune répond très différemment à l’exposition aux réseaux sociaux
L'utilisation des médias sociaux est liée à :
- une dépression accrue chez les adolescents présentant une plus grande hostilité parentale, subissant un harcèlement par les pairs, une anxiété, une réactivité au stress et une moindre surveillance parentale ;
- plus largement, si l'adolescent est déjà dans une position de vulnérabilité, s’il est victime d'intimidation ou a des parents hostiles ou qui ne surveillent pas ses comportements, alors les médias sociaux sont beaucoup plus susceptibles d'être nuisibles ;
- les adolescents qui sont bien entourés par des amis et dont les parents sont chaleureux et solidaires, attentifs à l'utilisation des médias, tirent des bénéfices cognitifs et mentaux d’une utilisation modérée des médias sociaux (moins de 3 heures par jour) ;
- la durée d’utilisation en deçà ou au-delà de 3 heures par jour est déterminante ;
- de même, les conseils des parents sur cette utilisation des réseaux « peut faire toute la différence », concluent les auteurs.
« Lorsqu'on se demande si les médias sociaux peuvent avoir un impact sur un adolescent en particulier, il est important d'adopter une perspective large et personnalisée ».
Source: The Journal of Adolescence 26 June, 2024 DOI: 10.1002/jad.12362 Who's most at risk? A person-centered approach to understanding the long-term relationship between early social media use and later depression across adolescence
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