Chez les femmes, « en tous cas », le régime méditerranéen réduit de 20 % le risque de décès prématuré -sur 25 ans-, conclut cette étude menée par une équipe du Brigham and Women's Hospital (BWH, Boston). Si jusque-là la conclusion vient juste corroborer celles de très nombreuses recherches, ici, les chercheurs identifient précisément les mécanismes sous-jacents qui contribuent à expliquer cette réduction de la mortalité prématurée chez les femmes. Des données, publiées dans le JAMA Network Open, précieuses pour les femmes et leurs médecins, notamment à la période critique, pour la santé cardiométabolique, de la ménopause.
Le régime méditerranéen est basé sur une alimentation diversifiée et riche en plantes (noix, graines, fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses). La matière grasse principale est l'huile d'olive (généralement extra vierge), et le régime comprend également une consommation modérée de poisson, de volaille, de produits laitiers, d'œufs et d'alcool, ainsi qu'une consommation réduite en viandes, de sucreries et d'aliments transformés.
Les bienfaits du régime méditerranéen pour la santé ont été rapportés dans de nombreuses études, mais les données à long terme sur ses effets chez les femmes sont limitées et comment ce régime peut contribuer à la longévité reste un mécanisme mal compris.
L’étude a suivi plus de 25.000 femmes en bonne santé à l’inclusion, pendant 25 ans, et examiné les avantages à long terme de l’adhésion à un régime méditerranéen en explorant les mécanismes biologiques pouvant expliquer ses bienfaits pour la santé. Au total, les chercheurs ont évalué un ensemble de 40 biomarqueurs représentant différentes voies biologiques et facteurs de risque cliniques. L’analyse aboutit à :
- une réduction de 23 % de la mortalité toutes causes confondues chez les femmes grâce au régime méditerranéen ;
- des bénéfices particuliers en termes de mortalité par cancer et de mortalité cardiovasculaire ;
- l’identification de changements biologiques qui contribuent à expliquer ces bénéfices, soit : des changements dans les biomarqueurs du métabolisme, de l’inflammation, de la résistance à l’insuline et bien plus encore :
- les biomarqueurs du métabolisme et de l’inflammation apportent la plus grande contribution au risque de mortalité prématurée, suivis par les lipoprotéines riches en triglycérides, l’adiposité et la résistance à l’insuline ;
- d'autres voies biologiques impliquées concernent les acides aminés à chaîne ramifiée, les lipoprotéines de haute densité, les lipoprotéines de basse densité, les mesures glycémiques et l'hypertension.
L’auteur principal, le Dr Samia Mora, cardiologue et directeur du Centre de métabolomique lipidique à Brigham conclut avec ce message aux femmes et à leurs médecins : « Les femmes qui souhaitent vivre plus longtemps en bonne santé devraient surveiller leur alimentation ! La bonne nouvelle est que suivre un régime méditerranéen pourrait entraîner une réduction d'environ un quart du risque de décès sur 25 ans, avec de nombreux avantages cardiométaboliques ».
« Les bienfaits du régime méditerranéen pour la santé sont aujourd’hui reconnus par les professionnels de santé, les politiques de santé publique devraient les promouvoir plus largement auprès du grand public ».
Source: JAMA Network Open 31 May, 2024 DOI : 10.1001/jamanetworkopen.2024.14322 Mediterranean Diet Adherence and Risk of All-Cause Mortality in Women
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