Alors qu’une multitude d’études documentent les effets bénéfiques d’une consommation raisonnable de café, cette équipe de psychiatres de de l'Université de Californie à San Diego adopte l’axe de la génétique, pour repréciser les effets du café sur la santé. Ces travaux, publiés dans la revue Neuropsychopharmacology, révèlent, à tout le moins, que la prise en compte de l’interaction entre le génotype et l’environnement complique le tableau. Et identifient un génotype plus fréquent avec la consommation régulière de café, associé à l’obésité et à la consommation de substances…
Le café est une substance psychoactive, note l’un des auteurs principaux, le Dr Sandra Sanchez-Roige, professeur agrégé au département de psychiatrie de l'Université de Californie à San Diego, et la consommation de café est aussi une habitude héréditaire et qui comporte un certain bagage génétique.
L’étude a porté sur les données génétiques ainsi que les données de consommation de café autodéclarée, avec l’objectif d’identifier des liens entre les gènes connus pour être associés à la consommation de café (ou aux substances psychoactives) et les résultats de santé.
« Nous avons utilisé ces données pour identifier les régions du génome associées au fait qu'une personne soit plus ou moins susceptible de consommer du café et regardé comment ces mêmes régions génomiques pouvaient être associées à des conditions de santé ».
L’étude d’association pangénomique (GWAS) est menée à partir des données de 130.153 participants à l’étude 23andMe puis sur une deuxième base de données issues de la biobanque britannique et portant sur 334.649 paricipants britanniques. L’analyse révèle :
des associations génétiques positives cohérentes entre le café et des problèmes de santé tels que l’obésité et la consommation de substances.
La plupart des gens sont surpris par l’existence d’une influence génétique sur la consommation de café mais les auteurs relèvent : « nous avions de bonnes raisons de soupçonner qu'il existe des gènes qui influencent la quantité de café consommée par une personne. Nous n'avons donc pas été surpris de constater que dans les 2 cohortes examinées, il existe des preuves statistiques démontrant qu'il s'agit d'un trait héréditaire. En d’autres termes,
les variantes génétiques particulières influencent la quantité de café que vous êtes susceptible de consommer ».
Génotype et type de café ? Le café se présente sous diverses formes, du café instantané au frappuccino, et est consommé dans le cadre de normes culturelles qui diffèrent d'une région à l'autre. Une personne avec un génotype donné pourrait ainsi finir par avoir un phénotype associé à son lieu de résidence. « Et c'est vraiment ce que nous disent les données » : l’interaction entre le génotype et l’environnement complique donc le tableau.
Source: Neuropsychopharmacology 11 June, 2024 DOI : 10.1038/s41386-024-01870-x Genome-wide association studies of coffee intake in UK/US participants of European ancestry uncover cohort-specific genetic associations
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