Cette équipe de rhumatologues de la Charité – Universitätsmedizin Berlin qui suit des patients atteints de rhumatismes, met en garde avec la prise de cortisone contre la prise d’antiacides de type inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : Les IPP peuvent en effet réduire la densité osseuse chez ces patients déjà en perte de mobilité, parce que rhumatisants. Ces nouvelles données, publiées dans les Mayo Clinic Proceedings, révèlent, plus largement, l’association entre la prise d’IPP combinée à de la cortisone et un risque élevé d’ostéoporose.
Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) constituent une classe spécifique de médicaments antiacides – ils inhibent la production d’acide gastrique-, largement utilisés, prescrits à de nombreux groupes de patients y compris à ceux souffrant de rhumatismes. Les IPP sont utilisés pour prévenir les problèmes d’estomac pouvant survenir lors de la prise de certains médicaments anti-inflammatoires.
Ainsi, de nombreux patients atteints de polyarthrite rhumatoïde se voient ainsi prescrire des IPP lorsqu’ils sont traités avec des glucocorticoïdes (« cortisone ») dans l’objectif de prévenir l’inflammation de la muqueuse de l’estomac. Certains prennent des IPP même sans consulter leur médecin pour traiter des affections telles que des brûlures d’estomac ou d’autres problèmes gastriques (RGO). Ces médicaments sont disponibles en vente libre jusqu’à une certaine dose.
Cependant cette pratique courante corticoïdes + IPP trouverait sa limite avec cet effet négatif marqué sur la santé des os.
De précédentes recherches ont suggéré que la prise d’IPP peut contribuer au développement de l’ostéoporose ou perte de densité minérale osseuse. De plus, la cortisone, souvent utilisée en rhumatologie, peut également fragiliser les os. C’est pourquoi l’équipe a souhaité préciser les effets du traitement combiné.
L’étude analyse la densité minérale osseuse et la microarchitecture osseuse de 1.500 patients atteints de rhumatismes inflammatoires et dont environ la moitié prenaient quotidiennement des IPP. L’analyse constate que :
- les patients prenant des IPP présentent une densité osseuse significativement réduite ;
- cette corrélation persiste même après prise en compte des facteurs de confusion possibles (notamment l’âge et la consommation de nicotine) ;
- l’effet perte de densité osseuse est particulièrement marqué chez les patients qui prenaient des IPP avec des préparations de cortisone à une dose quotidienne d’au moins 7,5 mg ;
- aucun effet indésirable notable n’est en revanche observé sur la microarchitecture osseuse.
- La recherche suggère donc que les IPP entraînent une perte de densité minérale osseuse chez les patients rhumatismaux entraînant
- une augmentation du risque d’environ 25 % de fracture vertébrale.
Ces données doivent inciter une prescription plus prudente de ces antiacides, conclut l’auteur principal, le Dr Andriko Palmowski, médecin et chercheur à la Charité.
« Les médecins devraient examiner attentivement les raisons pour lesquelles ils prescrivent des IPP et discuter des bénéfices et des risques possibles avec les patients – en particulier si la cortisone est prescrite en même temps ». Les patients qui prennent de la cortisone seule sans aucun autre facteur de risque n’ont généralement pas besoin d’antiacides, rappellent les auteurs : « Il est préférable, si cela est possible d’éviter de prescrire les 2 médicaments en même temps, en revanche des suppléments contenant de la vitamine D et du calcium peuvent aider à préserver la santé des os ».
Enfin, en cas de traitement à long terme par cortisone, il peut être nécessaire de mesurer régulièrement la densité osseuse et même de prescrire des médicaments contre l’ostéoporose.
Source: Mayo Clinic Proceedings 16 May, 2024 DOI: 10.1016/j.mayocp.2023.12.008 Proton Pump Inhibitor Use and Bone Health in Patients With Rheumatic Diseases: A Cross-Sectional Study
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