Être intoxiqué par l’alcool sans pourtant en avoir consommé ? C’est possible, comme l’illustre ce cas clinique, documenté par des médecins de l’Université de Toronto. Un mécanisme décrypté dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ), celui du syndrome, rare d’auto-fermentation ou d’auto-brasserie.
Cette condition rare est causée par une production endogène d’éthanol via la fermentation des glucides par des levures ou champignons du tractus gastrointestinal. Cette recherche, l’une des rares à décrire ce syndrome, va faciliter son diagnostic à l’avenir.
Car l’auteur principal, le Dr Rahel Zewude, de l’Université de Toronto explique que ce patient a dû se présenter plusieurs fois en consultations et aux Urgences, a été même évalué pour sa santé mentale par des psychiatres avant de recevoir le « bon » diagnostic. « Ce parcours illustre à quel point la connaissance de ce syndrome est essentielle pour son diagnostic et sa gestion cliniques ».
D’importantes conséquences sociales, juridiques et médicales pour les patients et leurs proches
L’équipe canadienne composée d’urgentistes, de gastro-entérologues et de spécialistes des maladies infectieuses discutent de ce cas patient :
- une femme âgée de 50 ans qui s’est rendue pas moins de 7 fois aux Urgences, avec pour symptômes une somnolence diurne extrême, des troubles de l’élocution, une haleine chargée d’alcool et…une alcoolémie élevée. Pourtant, cette patiente n’avait pas bu d’alcool.
- Cependant, elle avait suivi plusieurs traitements antibiotiques pour des infections récurrentes des voies urinaires en association avec un inhibiteur de la pompe à protons (IPP).
- Après de trop nombreuses consultations, la patiente a finalement reçu le diagnostic possible de syndrome de l’auto-brasserie, un traitement antifongique et a été orientée vers un gastro-entérologue.
Quel traitement ? Les médicaments antifongiques et les régimes pauvres en glucides constituent le principal traitement de cette maladie rare, rappellent les chercheurs.
Source: Canadian Medical Association Journal (CMAJ) 3 June, 2024 DOI: 10.1503/cmaj.231319 Auto-brewery syndrome in a 50-year-old woman
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