Cette étude d’immunologistes de l’University of North Carolina (UNC) Gillings School of Global Public Health aboutit à des conclusions mitigées sur la durée de la protection apportée par les vaccins COVID : l’efficacité de ces vaccins mis à jour maintenant chaque année diminue en effet significativement avec le temps et la protection apportée apparaît réduite contre les variants actuellement en circulation. Le message documenté dans le New England Journal of Medicine reste néanmoins favorable aux rappels, qui ciblent aujourd’hui les sous-variantes omicrons du SRAS-CoV-2.
Les rappels ou « boosters » actuels ont en effet été mis à jour pour cibler les précédents sous-variantes omicrons (XBB.1.5) du SRAS-CoV-2. Leur protection reste significative contre les risques d’hospitalisation et de décès liés au COVID-19, cependant cette protection est, contre l’infection, déjà réduite de moitié, 1 mois seulement après le rappel de vaccination.
L’étude analyse les données du système électronique de surveillance des maladies et de la base de données sur la vaccination de l’État du Nebraska pour évaluer l’efficacité de la vaccination avant et après le 25 octobre 2023, lorsque la variante JN.1 ou « Juno » a commencé à émerger. Juno est le principal variant en circulation dans le monde depuis 2022. L’analyse révèle ainsi que :
4 semaines après l’injection, le rappel est efficace à 52,2 % pour prévenir l’infection à JN.1 ;
- toujours 4 semaines après l’injection, il est efficace à 66,8 % pour prévenir l’hospitalisation ;
- si les rappels se sont également, dans l’étude, révélés très efficaces pour prévenir le décès, les auteurs précisent qu’il était difficile de quantifier dans quelle mesure exacte, étant donné le petit nombre de décès signalés au cours du suivi ;
- après un pic de protection à 4 semaines, l’efficacité du rappel commence à diminuer et progressivement avec le temps ;
- 10 semaines après l’injection, son efficacité contre l’infection tombe à 32,6 % ;
- à 20 semaines, cette protection n’est plus que de 20 %.
L’auteur principal, Danyu Lin, professeur émérite de biostatistique à la Gillings School ajoute : « la sous-variante JN.1 a été la souche dominante cette année. L’efficacité relativement faible des vaccins XBB.1.5 contre ce sous-variant ainsi que leur baisse d’efficacité au fil du temps, soulignent la nécessité de nouveaux vaccins réactualisés ».
Les agences sanitaires déploient chaque année à l’automne de nouveaux vaccins contre le COVID-19, comme pour la grippe, qui ciblent les souches en circulation au printemps, et cette étude confirme le bien-fondé de cette stratégie.
Source: New England Journal of Medicine 29 May, 2024 DOI: 10.1056/NEJMc2402779 Durability of XBB.1.5 Vaccines against Omicron Subvariants
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