Ces pharmacologues de l’Université Flinders (Australie) apportent, avec ce nouveau test sanguin et cet indice d’inflammation systémique (SII : Systemic Inflammation Index) l’espoir d’une meilleure prise en charge des maladies auto-immunes. Ce test sanguin de routine qui mesure les niveaux d’inflammation du patient va permettre un diagnostic plus précoce et la gestion optimisée d’un large éventail de maladies auto-immunes.
Il existe tout un spectre de maladies auto-immunes, soit plus de 80 maladies différentes, depuis les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI dont la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse), la polyarthrite rhumatoïde jusqu’au diabète de type 1 et la sclérose en plaques (SEP). Ces maladies sont caractérisées par une attaque du système immunitaire non justifiée contre l’organisme. Ces maladies touchent environ 5 % de la population des pays riches et entraînent, le plus souvent des symptômes extrêmement pénibles. Lorsqu’elles ne sont pas détectées et traitées, elles peuvent entraîner de graves lésions des organes et des tissus.
L’indice d’inflammation systémique (SII) utilise des données de laboratoire de routine
pour mesurer l’inflammation dans le corps et « pourrait fournir des réponses vitales aux médecins, et aux patients », explique l’un des auteurs principaux, Arduino Mangoni professeur de pharmacologie à l’université Flinders : « ce score qui mesure les cellules inflammatoires dans le sang, pourrait jouer un rôle clé dans le diagnostic précoce et les stratégies de prise en charge des patients souffrant de maladies auto-immunes ».
L’étude est une revue systématique et une méta-analyse de plusieurs recherches portant sur l’efficacité de cet indice SII dans le diagnostic et l’évaluation des maladies auto-immunes. Comme pour la plupart des maladies, un facteur clé pour une gestion réussie est de pouvoir les identifier à un stade précoce et de pouvoir proposer un traitement ciblé. Cependant, les biomarqueurs de l’inflammation actuellement disponibles, mesurés dans le sang, ont une précision diagnostique limitée pour plusieurs types de maladies auto-immunes, ce qui cause des retards néfastes dans le diagnostic et le traitement de ces affections.
Vers un nouveau biomarqueur plus précis des maladies auto-immunes : l’étude s’est concentrée sur les marqueurs déjà documentés dans la littérature, et notamment ceux mesurant le nombre de types de cellules immunitaires spécifiques, tels que les neutrophiles, les lymphocytes et les monocytes. Ces marqueurs sont de plus en plus étudiés dans les maladies auto-immunes.
- l’un de ces indices hématologiques, le SII, se confirme comme particulièrement précis dans le diagnostic des maladies caractérisées par une inflammation excessive et une immunité dérégulée- comme le COVID d’ailleurs.
L’équipe réunit donc ici les dernières preuves suggérant la supériorité du score SII par rapport aux biomarqueurs actuels, et suggère, en conclusion, de l’utiliser en routine clinique pour diagnostiquer et gérer de manière optimale les patients atteints de ces maladies auto-immunes.
Source: Clinical and Experimental Medicine 29 Jan, 2024 DOI:10.1007/s10238-024-01294-3 The diagnostic role of the systemic inflammation index in patients with immunological diseases: a systematic review and meta-analysis
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