Alors que le diabète touche aujourd’hui plus de 500 millions de personnes dans le monde, cette large étude comparative des médicaments contre le diabète de type 2, « GRADE » (Glycemia Reduction Approaches in Diabetes: A Comparative Effectiveness) révèle des différences dans l’acceptation et l’observance des médicaments antidiabétiques, la sécrétion d’insuline mais aussi la mortalité et la qualité de vie. De nouvelles données, publiées dans la revue Diabetes Care, qui pourront intéresser les médecins et professionnels de santé, mais également toutes les personnes diabétiques.
Les personnes atteintes de diabète qui maintiennent leur glycémie dans une fourchette proche de la normale ont généralement un risque beaucoup plus faible de développer des complications du diabète telles que des maladies cardiaques, rénales et oculaires. Le défi est que la plupart de ces patients diabétiques ont en fait besoin de plus d’un médicament pour contrôler leur glycémie au fil du temps.
L’étude GRADE a donc été conçue pour comparer 4 médicaments majeurs -approuvés par l’Agence américaine FDA- pour traiter le diabète en association avec la metformine, le médicament de première intention habituel. L’équipe du Pennington Biomedical Research Center (Baton Rouge) mène l’étude GRADE depuis 8 ans et a précédemment publié des résultats majeurs sur les différences relatives entre les niveaux de glycémie (sucre) et la survenue de problèmes cardiovasculaires, comme les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), dans le New England Journal of Medicine (NEJM, septembre 2022). L’analyse rapporte d’autres différences importantes entre les 4 médicaments couramment utilisés pour traiter le diabète de type 2 :
- l’insuline glargine (Lantus ®),
- le liraglutide (analogue du GLP-1),
- le glimépiride,
- la sitagliptine.
L’étude GRADE, multisitres, a suivi plus de 5.000 participants volontaires diabétiques de type 2 de différentes origines ethniques et a comparé leurs résultats, en particulier le contrôle de la glycémie, selon le traitement, soit avec l’insuline glargine, le liraglutide, le glimépiride et la sitagliptine. Les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont l’âge et les taux de sucre dans le sang au départ. Parmi les principales conclusions de cette analyse :
- l’ajout du liraglutide à la metformine permet d’améliorer la qualité de vie après la première année de traitement, mais cet avantage semble décliner ensuite ;
- le liraglutide permet une perte de poids plus élevée, en particulier chez les patients ayant le poids le plus élevé au départ.
- l’insulinothérapie est globalement bien acceptée par les participants, avec une observance meilleure que pour les autres médicaments ;
- ainsi, aucun effet indésirable de l’insulinothérapie n’est observée sur la détresse ou la qualité de vie des participants : cela suggère qu’au contraire de l’idée généralement reçu, la majorité des patients tolèrent l’insulinothérapie et que celle-ci ne dégrade pas la qualité de vie ;
- l’autre médicament injectable, le liraglutide, tout comme l’insulinothérapie, réduit la détresse liée au diabète ;
- sur un suivi de 3 ans, plus aucune différence significative entre les groupes n’est observée, en termes de détresse liée au diabète ; ni pour les symptômes dépressifs ;
- sur l’efficacité, la perte de sécrétion d’insuline s’avère étroitement liée à la détérioration progressive du contrôle de la glycémie avec les 4 médicaments, la sensibilité à l’insuline étant toujours étroitement liée aux résultats du traitement ;
- aucune différence n’est observée entre les 4 médicaments, en termes de mortalité et pour les 2 causes de décès les plus fréquentes, soit les maladies cardiovasculaires et le cancer.
Ainsi, alors que les 4 médicaments ont déjà démontré leur efficacité respective dans le traitement du diabète, cette nouvelle analyse apporte des précisions importantes sur
leurs effets sur la qualité de vie et la détresse liée au diabète.
Au-delà, c’est une nouvelle illustration de la nécessité d’un traitement personnalisé et d’un suivi rigoureux du patient diabétique.
« Le diabète et l’obésité sont deux maladies majeures que nous réétudions chaque jour »,
concluent les chercheurs.
Source: Diabetes Care 28 Feb, 2024 DOI : 10.2337/dc23-2459 Differential Effects of Type 2 Diabetes Treatment Regimens on Diabetes Distress and Depressive Symptoms in the Glycemia Reduction Approaches in Diabetes: A Comparative Effectiveness Study (GRADE)
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