Cette équipe de gastroentérologues de l’Université d’Oklahoma développe une toute nouvelle hypothèse : elle attribue la majorité des troubles digestifs, observés dans le COVID long, au traumatisme psychologique induit par la pandémie et la maladie. Cette nouvelle analyse, à paraître dans la revue Clinical Gastroenterology and Hepatology et qui met à nouveau en évidence l’axe intestin-cerveau, contribue ainsi à expliquer l’incidence et la prévalence élevées de ces troubles chez les patients hospitalisés pour un COVID.
L’auteur principal, le Dr William Tierney, notent que si ses confrères, gastro-entérologues n’ont pas le réflexe d’interroger les patients sur leurs antécédents de COVID, cette étude apporte les preuves que l’infection peut entraîner des symptômes gastro-intestinaux à long terme : « les médecins de soins primaires et les spécialistes des maladies digestives doivent se rappeler que le COVID peut être le déclencheur de symptômes digestifs à long terme ».
L’étude est partie du constat, en pratique clinique, que des centaines de patients diagnostiqués avec un COVID et suivis dans des centres de santé universitaires américains présentaient de tels symptômes.
Précisément, 60 % des participants répondaient aux critères cliniques de maladies liées à l’interaction intestin-cerveau ;
- ces maladies appelées « diseases of the Gut-Brain Interaction » ou DGBIs induisent chez les patients des symptômes gastro-intestinaux, mais les tests n’identifient pas d’inflammation ou de maladies à proprement parler intestinales ;
- des maladies -expliquent les chercheurs- causées par une communication altérée entre le cerveau et l’intestin et dans les deux sens (cerveau vers intestin et intestin vers cerveau) ;
- cependant, le taux de 60 % de DGBIs observé dans cette étude, dépasse de loin ce que les gastro-entérologues peuvent aujourd’hui observer au sein de la population de patients atteints de COVID long.
Les symptômes les plus courants de DGBIs développés par les patients diagnostiqués avec COVID long
- sont ressentis plus d’1 an en moyenne après le diagnostic de COVID-19 ;
- comprennent
- la dyspepsie (maux d’estomac),
- le syndrome du côlon irritable,
- la diarrhée,
- la constipation,
- la dysphasie (sensation de déglutition anormale).
Plus de 40 % de ces participants atteints de DGBIs répondent aux critères du syndrome de stress post-traumatique (SSPT)
C’est la grande découverte de cette étude qui établit, pour la première fois, un lien entre les patients répondant aux critères du SSPT et présentant des symptômes gastro-intestinaux.
Des symptômes gastro-intestinaux mis sur le compte du traumatisme ? C’est l’hypothèse développée par ces gastro-entérologues qui rappellent que « les premiers mois de la pandémie ont été très effrayants et traumatisants et que les patients développent toujours des traumatismes et des troubles anxieux, plus d’un an après leur hospitalisation ».
Source : Clinical Gastroenterology and Hepatology 16 March, 2024 (In Press) via The University of Oklahoma 16 March, 2024 Digestive Problems in ‘Long COVID’ Linked to Psychological Trauma, According to OU College of Medicine Research
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