Une crise cardiaque augmente considérablement le risque d’autres problèmes de santé, conclut cette équipe d’épidémiologistes de l’Université de Leeds, dont l’analyse a porté sur les données de plus de de 145 millions de dossiers patients. Cette large analyse, publiée dans la revue PLoS Medicine, suggère qu’aujourd’hui, la crise cardiaque déclenche des complications, plus qu’elle ne tue.
Bien que les crises cardiaques soient une maladie grave et potentiellement mortelle, la British Heart Foundation estime qu’aujourd’hui, plus de 70 % des patients y survivent, à condition de recevoir un traitement rapide et en urgence pour que le sang circule à nouveau vers le muscle cardiaque. De précédentes recherches ont montré que les crises cardiaques peuvent avoir des conséquences sévères sur la santé des patients, notamment d’autres affections cardiovasculaires, mais aussi des maladies touchant d’autres systèmes du corps, ainsi que des problèmes de santé mentale.
L’étude analyse les données de plus de 145 millions de dossiers patients hospitalisés sur une période de 9 ans afin d’évaluer les conséquences à long terme sur la santé de la crise cardiaque. Cette analyse confirme que ces patients développent certaines affections à un taux beaucoup plus élevé que des personnes du même âge et du même sexe qui n’ont pas subi d’infarctus. Ainsi :
- un tiers de ces patients ont développé une insuffisance cardiaque ou rénale ;
- 7 % ont connu d’autres crises cardiaques ;
- 38 % sont décédés, toutes causes confondues au cours du suivi de 9 ans ;
- l’insuffisance cardiaque, la fibrillation auriculaire (FA), les accidents vasculaires cérébraux, les maladies artérielles périphériques, les hémorragies sévères, l’insuffisance rénale, le diabète de type 2 et la dépression sot autant de comorbidités qui surviennent plus fréquemment chez les personnes ayant eu une crise cardiaque ;
- en revanche, et de manière surprenante, le risque de cancer est globalement plus faible et le risque de démence est similaire ;
- les patients issus de milieux socio-économiques plus défavorisés sont plus susceptibles de mourir ou de développer de graves problèmes de santé à long terme à la suite d’une crise cardiaque ; en particulier, une insuffisance cardiaque et rénale.
L’auteur principal, le Dr Marlous Hall, professeur agrégé d’épidémiologie cardiovasculaire à l’École de médecine de Leeds commente ces résultats « nous avons environ 1,4 million de survivants d’une crise cardiaque au Royaume-Uni qui encourent un risque élevé d’autres problèmes de santé. Notre analyse fournit des données sur les risques les plus élevés, et par tranche d’âge. Cela peut permettre à ces patients, une prise de décision mieux éclairée en matière de soins de santé avec leur médecin ».
La recherche met plus globalement en valeur la nécessité de réviser les plans de soins individuels pour tenir compte de la demande plus élevée de soins, associée à l’augmentation du taux de survie.
« Même si de plus en plus de personnes survivent à une crise cardiaque, il peut y avoir des conséquences à plus long terme. En particulier après une crise cardiaque majeure, les personnes peuvent subir des dommages irréparables au cœur, ce qui les expose à un risque accru d’insuffisance cardiaque ».
Source : PLoS Medicine 15 Feb, 2024 DOI : 10.1371/journal.pmed.1004343 Health outcomes after myocardial infarction: A population study of 56 million people in England
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