La « théranostique » (thérapie plus diagnostic), en permettant de mieux cibler la maladie et de réduire les effets secondaires, permet d’accroître l’efficacité des traitements, en particulier des traitements des tumeurs et d’autres maladies spécifiques. Ainsi, cette nouvelle « technologie » plus efficiente, en raccourcissant le parcours de soins dans des maladies généralement complexes, réduit l’empreinte carbone de la prise en charge clinique tout en augmentant les chances de survie du patient.
La discipline a même aujourd’hui sa revue scientifique du même nom, « Theranostics ».
Des systèmes multitâches : les systèmes théranostiques intègrent en effet des fonctions thérapeutiques avec le potentiel d’un diagnostic simultané. Pour pouvoir concentrer ainsi la prise en charge clinique, ils possèdent des capacités de ciblage, d’imagerie et d’analyse et de thérapie, intégrées. Non seulement, ces nouvelles technologies permettent de diagnostiquer et de traiter, mais ils la surveillance de la réponse du patient à la thérapie. De plus, ces systèmes ont déjà permis une bien meilleure compréhension des mécanismes d’absorption et d’activation des médicaments chez l’hôte, ce qui promet d’améliorer le développement de nouveaux médicaments.
Des systèmes thérapeutiques plus écoresponsables : par rapport aux approches thérapeutiques conventionnelles, ces techniques émergentes offrent de multiples avantages en améliorant l’administration spécifique d’agents thérapeutiques, en minimisant les effets secondaires associés et en améliorant l’imagerie médicale. Si la théranostique est bien un outil clé de la médecine personnalisée ou « de précision », son application clinique doit encore être améliorée pour réduire le coût des traitements, optimiser la pharmacocinétique et réduire les effets secondaires.
Des candidats prometteurs : plusieurs études ont testé avec succès ces technologies dans le traitement de diverses maladies, et chez des modèles précliniques.
L’émergence de la nanotechnologie a permis de concevoir des nanoparticules spécifiques à de nombreuses applications biomédicales. En particulier pour une forme de théranostique, la nanothéranostique, reconnue comme un domaine de recherche tout aussi prometteur pour l’amélioration du diagnostic et du traitement de différents cancers et autres maladies complexes. Cependant, le développement de systèmes nanothéranostiques biocompatibles et efficaces de délivrance de médicaments/gènes reste un défi.
Ainsi, au-delà même de son caractère multitâche, la theranostique s’efforce également d’être une approche verte capable de synthétiser des nanoparticules avec de faibles investissements et coûts d’exploitation, de participer à la réduction de la pollution environnementale, d’offrir une meilleure biocompatibilité et une stabilité et durabilité thérapeutiques élevées.
Les systèmes théranostiques actuels n’ont pas encore atteint une large application clinique et sont principalement encore d’intérêt académique. Il est donc nécessaire de poursuivre les recherches pour améliorer la compréhension et le potentiel de ces agents diagnostiques et thérapeutiques « entrelacés » afin de pouvoir les utiliser en routine.
La théranostique est un bel exemple de partage de compétences : plus largement, qu’on parle de théranostique, d’optogénétique, de nutraceutique, de bioingénierie ou encore de chirurgie robotique,
c’est bien la pluridisciplinarité qui permet d’avancer vers une pratique clinique plus efficiente et plus responsable.
Sources :
- Current Medicinal Chemistry 2019 DOI : 10.2174/0929867324666170309124327 Green Synthesized Nanomaterials as Theranostic Platforms for Cancer Treatment: Principles, Challenges and the Road Ahead
- Theranostics 2023 DOI: 10.7150/thno.79282 Theranostics application of tumor-initiating cell probe TiY in non-small cell lung cancer
- Frontiers in Chemistry 2023 Organic Theranostic Agents: Design, Development, and Biomedical Applications
- Frontiers in Chemistry 2022 DOI : 10.3389/fchem.2022.830133 Nano-Theranostics for the Sensing, Imaging and Therapy of Prostate Cancers
- Scientific Reports 2019 DOI : 10.1038/s41598-019-38592-w Cell-Penetrating Protein/Corrole Nanoparticles
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