Le message de cette étude, qui a comparé les résultats et les taux de décès des patients insuffisants respiratoires en milieu rural et en milieu urbain, est la grande marge d’amélioration possible des soins intensifs, dans certaines localisations, rurales notamment. Les chercheurs des National Institutes of Health (NIH) révèlent en effet, dans les Annals of the American Thoracic Society, que les patients insuffisants respiratoires recevant une ventilation mécanique assistée en unité de soins intermédiaires en zone rurale ont un risque de décès bien plus élevé que leurs homologues, pris en charge dans des établissements urbains. Globalement, l’accès aux soins intensifs doit être élargi.
Les unités de soins intermédiaires constituent une alternative moins coûteuse pour les patients qui ne sont pas « assez malades » pour être pris en charge en unité de soins intensifs (USI) mais qui sont trop malades pour être hospitalisés dans les services généraux. L’étude constate des taux de mortalité plus élevés pour les patients sous assistance respiratoire dans les unités de soins intermédiaires en milieu rural.
Offrir un accès à des soins du niveau des soins intensifs aux patients ruraux
Le message est bien de renforcer l’accès des patients ici atteints d’insuffisance respiratoire – mais plus largement aux personnes vivant en milieu rural- aux soins intensifs. L’auteur principal, le Dr Gustavo Matute-Bello, directeur adjoint du Service des maladies pulmonaires du National Heart, Lung, and Blood Institute (NHLBI/NIH), explique : « notre étude a des implications importantes pour les hôpitaux ruraux qui sont moins dotés en ressources. Il s’agit d’évaluer, pour chaque hôpital, si les unités de soins intermédiaires peuvent répondre aux demandes complexes de patients plus gravement malades ».
L’étude a analysé les données de 2,75 millions d’hospitalisations de patients de Medicare, âgés de 65 ans ou plus qui ont pu bénéficier d’une assistance respiratoire dans des établissements ruraux et urbains. Des sous-analyses distinctes ont été menées pour les patients admis dans les services généraux, intermédiaires et de soins intensifs, ainsi qu’une analyse globale des données des patients tous services confondus. Ces analyses confirment que :
- chez les patients ayant reçu une ventilation mécanique dans les hôpitaux ruraux, les taux de mortalité à 30 jours sont significativement plus élevés que chez les patients des hôpitaux urbains ;
- les patients des unités de soins intensifs des hôpitaux ruraux et urbains encourent un risque similaire de décès ;
- les différences dans les résultats s’expliquent singulièrement par des taux de mortalité plus élevés dans les unités de soins intermédiaires en milieu rural : dans ces unités 37 % des patients hospitalisés pour insuffisance respiratoire sont décédés dans les 30 jours vs 31,3 % dans les hôpitaux urbains.
Si le modèle d’unités de soins intermédiaires est efficient dans de nombreux cas, car il suppose moins de ressources et moins de coûts d’exploitation, il reste primordial « d’en apprendre davantage sur la meilleure façon d’utiliser ces unités et de continuer à investir dans des USIs afin que tous les patients puissent avoir accès à des soins vitaux ».
Source: Annals of the American Thoracic Society 19 Jan, 2024 DOI : 10.1513/AnnalsATS.202308-684OC Rural-urban differences in mortality among mechanically ventilated patients in intensive and intermediate care
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