Alors que des modifications dans les neurones, chez les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA), semblent activer les cellules immunitaires et favoriser l’inflammation, la réduire pourrait aussi réduire les symptômes de la maladie. C’est la conclusion d’une recherche menée par des neurologues de l’Université de Laval, publiée dans la revue Acta Neuropathologica Communications, et qui pourrait valoir pour de nombreuses autres maladies neurologiques caractérisées par une inflammartion cérébrale chronique.
La SLA est causée par la perte des motoneurones supérieurs, situés dans le cerveau, et des motoneurones inférieurs, qui s’étendent de la moelle épinière aux muscles. Cette recherche menée chez la souris modèle de SAL suggère que des changements structurels dans les neurones supérieurs se produisent avant l’apparition des symptômes de la maladie et que ces changements, toxiques à plus long terme pour les neurones sont la cause des principaux symptômes de la maladie.
Une corrélation entre symptômes et réponse immunitaire
L’étude révèle, plus précisément que :
- ces changements morphologiques envoient un signal aux microglies et aux astrocytes, les cellules immunitaires du système nerveux central ;
- ces premiers signaux sont plutôt protecteurs, mais, à terme, deviennent toxiques pour les neurones ;
- cette inflammation entraîne une réduction des connexions synaptiques entre les motoneurones du cerveau et de la moelle épinière ;
- s’en suit une réduction des connexions synaptiques avec les muscles ;
- finalement, ces changements entraînent une atrophie et une perte de la fonction motrice.
Compte-tenu de cette corrélation entre symptômes et réponse immunitaire, l’équipe a également regardé la possibilité de restaurer les connexions synaptiques en bloquant l’inflammation. Elle teste sur le modèle de SLA un médicament semi-synthétique à base de Withaferin A, un extrait de la plante Ashwagandha, utilisée depuis des milliers d’années dans la médecine traditionnelle indienne
et qui bloque l’inflammation. Ce traitement permet en effet aux motoneurones de revenir à un état plus normal.
L’auteur principal, Chantelle Sephton, professeur de médecine à l’Université Laval, note : « nous avons remarqué que les neurones se régénèrent en l’absence de cellules immunitaires activées. Les dendrites des motoneurones recommencent à se développer et à établir de nouvelles connexions, augmentant ainsi le nombre de synapses entre les motoneurones et les muscles ».
Une voie prometteuse pour réduire les symptômes de la SLA : alors que la maladie soit familiale ou sporadique, les 2 types étant associés à une inflammation, cette voie « anti-inflammatoire » apparaît en effet prometteuse. Et pas seulement pour la SLA,
pour les autres maladies aussi où l’inflammation joue un rôle, comme la maladie d’Alzheimer.
Source : Acta Neuropathologica Communications Nov, 2023 DOI:10.1186/s40478-023-01671-1 Neuronal dysfunction caused by FUSR521G promotes ALS-associated phenotypes that are attenuated by NF-κB inhibition
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