C’est la conclusion de cette étude originale, menée par des médecins du Brigham and Women’s Hospital et de l’Université d’Harvard (Boston) : Les personnes âgées passent en moyenne 3 semaines chaque année à recevoir des soins de santé à l’extérieur de leur domicile. Des données publiées dans les Annals of Internal Medicine qui sensibilisent à l’élargissement possible et souhaitable des soins à domicile (SAD).
Cette étude transversale a suivi plus de 6.500 adultes âgés de 65 ans et plus et révèle la durée des soins reçus à l’extérieur du domicile, soit 3 semaines par an. L’analyse, menée sur les données de cet échantillon représentation en population générale (américaine) révèle également que :
11 % des personnes âgées passaient 50 jours ou plus chaque année à recevoir des services de soins de santé ;
- les jours passés à recevoir des soins de santé à l’extérieur du domicile, ou jours de contact avec les soins de santé, constituent, selon les chercheurs une nouvelle mesure centrée sur le patient pour évaluer les soins prodigués aux personnes âgées.
Une nouvelle métrique d’évaluation des soins
Les jours passés à obtenir des soins de santé à l’extérieur du domicile peuvent illustrer non seulement un manque d’accès immédiat aux soins nécessaires, mais témoignent du temps, des efforts et des coûts que doivent développer ces personnes âgées et leurs partenaires pour accéder aux soins dont elles ont besoin.
L’étude analyse les données de l’enquête sur les bénéficiaires actuels de l’assurance santé Medicare, précisément de 6.619 adultes âgés de 65 ans et évalue dans le détail la composition, la variation et les modèles ainsi que les facteurs associés aux journées consacrées aux consultations et soins, à l’extérieur du domicile. Cette analyse fine, révèle que :
- les personnes âgées de 65 ans et plus passent en moyenne 20,7 jours par an à recevoir des soins de santé en dehors de leur domicile ;
- 17,3 de ces jours sont consacrés à des services ambulatoires tels que des visites au cabinet médical, des tests d’imagerie et d’analyses, et des procédures ;
- certains facteurs apparaissent associés à un plus grand nombre de jours de contact médical extérieur, soit un âge un peu plus jeune, le sexe féminin, l’origine ethnique, des revenus plus élevés, un niveau d’études plus élevé, une résidence urbaine, la préexistence de maladies chroniques et certains comportements axés sur une recherche plu systématique de soins ;
- ainsi, certains facteurs qui peuvent entraîner une surutilisation et une sous-utilisation de ces jours extérieurs de consultation et de soins, sont étrangers aux besoins cliniques réels du patients et pourraient donc être ciblés par des interventions d’éducation thérapeutique ;
Plus globalement, ce « compromis », qui consiste à devoir aller chercher ces soins à l’extérieur du domicile, suggère qu’il pourrait être à la fois nécessaire et opportun d’optimiser non seulement les soins possibles à domicile, mais aussi d’optimiser l’exploitation de ces jours de déplacement et de consultation externe pour les patients et leurs familles. Il s’agirait, par exemple,
- de faire coïncider un examen de santé ou une analyse biologique avec la consultation du médecin, ce qui n’est pas le cas dans 50 % des cas ;
- d’augmenter la disponibilité de ces soins et consultations externes lorsque les aidants et les patients sont plus facilement disponibles, comme le vendredi et le weekend, suggèrent les auteurs.
L’étude est l’une des premières à décrypter comment les patients plus âgés interagissent avec différents composants du système de santé, mais ouvre aussi des pistes d’amélioration pour renforcer et faciliter l’accès aux soins des plus âgés.
Source: Annals of Internal Medicine 23 Jan, 2024 DOI: 10.7326/M23-2331 Health Care Contact Days Among Older Adults in Traditional Medicare- A Cross-Sectional Study
Lire aussi : SURMÉDICATION : Certains passent la moitié de leur vie sous traitement
Laisser un commentaire