L’analyse de produits d’hygiène féminine, dont de tampons, serviettes périodiques et protège-lingerie ou autres produits d’hygiène intime, révèle toujours la présence de produits chimiques perturbateurs endocriniens qui peuvent interférer avec les hormones humaines et favoriser le développement de problèmes médicaux, conclut cette méta-analyse menée à l’Université George-Mason (Virginie), publiée dans le BJOG : An International Journal of Obstetrics & Gynaecology. Des résultats somme toute préoccupants, alors qu’une femme utilisera, en moyenne, environ 11.000 tampons ou serviettes hygiéniques au cours de sa vie.
Or les tissus vaginaux et vulvaires en contact avec ces produits d’hygiène féminine sont très perméables et absorbent une grande partie de ces composés chimiques nocifs, sans les métaboliser, ce qui accroît encore leurs dangers pour la santé. Les perturbateurs endocriniens peuvent interférer avec les hormones humaines et provoquer des problèmes de santé, dont des affections gynécologiques telles que l’endométriose et les fibromes utérins.
Les auteurs principaux, Joanna Marroquin, étudiant et chercheur en santé publique et le Dr Anna Pollack, professeur agrégé ont passé en revue et examiné les études menées depuis 2003 portant sur la présence de produits chimiques, notamment les perturbateurs endocriniens, dans les produits d’hygiène.
« L’exposition régulière à ces produits peut avoir un impact significatif sur la santé reproductive ».
L’étude, une méta-analyse de 15 études publiées sur le sujet, aux États-Unis, au Japon et en Corée du Sud, confirme que :
- les produits d’hygiène féminine contiennent toute une variété de produits chimiques perturbateurs endocriniens, notamment des phtalates, des composés organiques volatils (COV), des parabènes, des phénols environnementaux, des parfums chimiques, des dioxines et des composés du même type.
Ces résultats sont publiés alors qu’une loi vient d’être présentée à la Chambre des représentants des États-Unis en octobre 2023. La loi prévoit de lancer un programme de recherche sur les risques posés par la présence de dioxines, de phtalates, de pesticides, de parfums chimiques et d’autres composants présents dans les produits d’hygiène intime.
Les études disponibles ayant mesuré les composés chimiques présents dans les produits de soins et d’hygiène restent encore curieusement peu nombreuses, relèvent les auteurs, qui appellent à regarder de plus près la composition des culottes menstruelles…
Source: BJOG An International Journal of Obstetrics & Gynaecology Sept, 2023 DOI: 10.1111/1471-0528.17668 Chemicals in menstrual products: A systematic review
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