De nombreuses études alertent sur les besoins nutritionnels de la mère en âge de concevoir et durant la grossesse, alors que les femmes sont de plus en plus adeptes des régimes végétariens et végétaliens. De tels régimes risquent en effet de priver les femmes enceintes des nutriments essentiels à leur santé et à celle leur futur bébé. Il existe pourtant des compléments alimentaires qui peuvent contribuer à maintenir la santé et le bien-être, adaptés à toutes les étapes de la vie et à toutes les problématiques.
Des carences en micronutriments multiples, fréquentes chez les femmes en âge de procréer peuvent entraîner des conséquences sévères pour la santé de la mère et du bébé à naître. Leur prévalence élevée, d’abord observée dans les pays à revenu faible et intermédiaire vaut aujourd’hui pour les pays riches : on estime que 90 % des femmes enceintes des pays développés manquent ainsi de certains nutriments, vitamines et minéraux, essentiels au développement du fœtus.
Plusieurs facteurs amplifient ces carences :
« L’alimentation moderne » favorise, avec néanmoins des avantages pour la santé, les régimes « à base de plantes ». Plus récemment, les efforts visant à réduire notre dépendance à l’égard de la viande et des produits laitiers pour réduire les émissions carbone ont privilégié les aliments d’origine végétale. Ces tendances peuvent parfois aggraver les carences chez les femmes enceintes- avec le risque de fragiliser les nouveau-nés.
Ces carences, observées en population générale, sont particulièrement exacerbées pendant la grossesse en raison des besoins accrus du fœtus en développement. Elles peuvent alors entraîner des effets indésirables sur la mère et le bébé. Au point que certains nutritionnistes qualifient de préoccupation sanitaire majeure, la prévalence des carences nutritionnelles chez les femmes en âge de concevoir.
Le débat autour de nouvelles recommandations : s’il n’existe pas encore de consensus sur le remplacement de la supplémentation en fer et en acide folique par des suppléments « micronutriments multiples » ou compléments alimentaires multivitaminés, les études plus récentes sont plutôt favorables à ce type de supplémentation au cours de la grossesse.
Les recherches menées autour de la santé des femmes enceintes dans les pays riches, constatent que la plupart des femmes manquent de nutriments essentiels présents en abondance dans la viande et les produits laitiers. Parmi ces nutriments, figurent notamment les vitamines B12, B6 et D, l’acide folique et la riboflavine, essentiels au développement du fœtus dans l’utérus :
- 9 femmes sur 10 présenteraient ainsi des niveaux insuffisants de folate, de riboflavine, de vitamines B12 et D au moment de la conception ;
- 6 femmes sur 10, une carence en vitamine B6 en fin de grossesse ;
- en revanche, il est aussi démontré que la prise de compléments alimentaires multivitaminés, disponibles en vente libre, permet de réduire ces carences nutritionnelles pendant les périodes pré-conceptionnelles, de la grossesse et de l’allaitement.
Ainsi, si l’acide folique est déjà recommandé aux femmes avant la conception et pendant la grossesse, si les suppléments de fer à faible dose sont également recommandés dans certains pays, de nombreux médecins appellent aujourd’hui à revoir les recommandations nutritionnelles et à inclure également
des compléments alimentaires ciblés afin de réduire ou prévenir des carences nutritionnelles données.
Enfin, les dernières méta-analyses menées sur le sujet concluent à l’impact positif de la supplémentation en compléments alimentaires multivitaminés, avec du fer et de l’acide folique, sur plusieurs résultats de naissance. Une telle supplémentation chez la mère permet :
- une réduction des naissances prématurées et très prématurées ;
- une réduction des bébés a faible poids de naissance, ou pour leur âge gestationnel ;
- une réduction, légère mais significative de la mortinatalité.
Le bien-être d’une mère avant la conception et pendant la grossesse a une influence directe sur la santé du nourrisson. Certains compléments alimentaires vont permettre de soutenir le développement physique et cérébral du bébé tout au long de la vie, mais d’autres vont soutenir le bien-être de la mère. Ainsi, une supplémentation en vitamine D n’a pas d’effet direct sur la santé du bébé mais permet à de nombreuses femmes enceintes d’éviter la carence et les problèmes de santé associés.
La grossesse et l’allaitement sont aussi parfois sources de problématiques spécifiques (jambes lourdes, constipation, nausées, vergetures…) chez la femme, qui pourraient être mieux gérées avec certains compléments alimentaires. Cependant, tout complément alimentaire pris par la mère est susceptible d’être absorbé par le bébé. Ainsi, toute utilisation de tels compléments durant la grossesse et l’allaitement doit être validée par le médecin.
Enfin, et plus largement, et au-delà des périodes de conception, de grossesse et d’allaitement, les femmes vont éprouver des besoins nutritionnels spécifiques à chaque étape de leur vie.
Les régimes alimentaires actuels, moins riches en micronutriments essentiels pourront être enrichis de compléments alimentaires adaptés et ciblés, parfois indispensables à la santé, au maintien de l’immunité et au bien-être.
Biblio :
- PLoS Medicine 5 Dec, 2023 DOI: 10.1371/journal.pmed.1004260 Maternal B-vitamin and vitamin D status before, during, and after pregnancy and the influence of supplementation preconception and during pregnancy
- Cochrane Database Syst Rev. 2019 DOI: 10.1002/14651858.CD004905.pub6 Multiple‐micronutrient supplementation for women during pregnancy
- British Journal of Obstetrics and Gynaecology (BJOG) 1976 DOI: 10.1111/j.1471-0528.1976.tb00794.x The cause of the fall in serum folate in normal pregnancy
- The Lancet Diabetes Endocrinology 2016 DOI: 10.1016/S2213-8587(16)00044-9 The Maternal gestational vitamin D supplementation and offspring bone health (MAVIDOS): a multicentre, double-blind, randomised placebo-controlled trial
- Frontiers in Pediatrics Dec, 2021 DOI: 10.3389/fped.2021.755977 Maternal Vitamin B12 Supplementation Improves Offspring Neurodevelopment at 2 Years of Age: PRIYA Trial.
Laisser un commentaire