Cette recherche menée à l’Université de l’Oregon (OSU) révèle comment un composé dérivé du houblon réduit l’abondance de bactéries intestinales associées au syndrome métabolique. Des conclusions importantes, publiées dans la revue Microbiome, en regard de la prévalence élevée et croissante des troubles métaboliques.
On estime que 35 % de la population des pays riches souffre de syndrome métabolique, un syndrome lié à un régime trop riche en graisses saturées. Les chercheurs rappellent que le syndrome métabolique est caractérisé par la coexistence d’au moins 2 facteurs, parmi un taux élevé de triglycérides, un taux trop faible de bon cholestérol (HDL), une hypertension artérielle (HTA), une glycémie trop élevée, une obésité abdominale, un excès de poids corporel. L’ensemble de ces facteurs métaboliques accroît le risque de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’accident vasculaire cérébral (AVC), mais aussi de dysfonctionnement cognitif et de démence.
TXN vs Oscillibacter
Cela fait des années que les chercheurs de l’OSU étudient les bienfaits du xanthohumol (XN), un composé chimique du houblon, et de ses dérivés, dont le tétrahydroxanthohumol (TXN). Le XN est un polyphénol, un composé organique dans de nombreuses plantes et utilisé depuis des millénaires en médecine traditionnelle. Le XN fait partie des flavonoïdes, des composés naturels présents dans les fruits, les légumes, les céréales, l’écorce, les racines, les tiges des plantes, les fleurs, le thé et le vin.
L’étude révèle que le TXN peut combattre le syndrome métabolique en réduisant la communauté des bactéries Oscillibacter au sein du microbiome intestinal. Alors que plus de 10.000 milliards de microbes de plus de 1.000 espèces bactériennes constituent le microbiome intestinal humain, cette espèce bactérienne apparaît impliquée dans le développement du syndrome métabolique. Les chercheurs utilisent une nouvelle technique informatique pour décrypter le mécanisme du TXN permettant de réduire le syndrome métabolique. Ce type d’analyse permet en effet d’identifier les types de bactéries qui contrôlent l’expression de gènes liés à des conditions médicales spécifiques. Ces analyses révèlent ainsi que :
- le TXN agit principalement en réduisant l’abondance des microbes intestinaux qui favorisent l’inflammation des cellules macrophages du tissu adipeux et améliore le métabolisme du glucose -ou la capacité de l’organisme à convertir le sucre en énergie, une capacité altérée avec l’obésité.
- lorsqu’elles sont exposées à un régime riche en graisses -celui qui conduit au syndrome métabolique- les bactéries Oscillibacter contribuent à provoquer l’inflammation des tissus adipeux à l’origine du syndrome.
Ces conclusions, qui confirment celles de précédentes recherches de la même équipe, marquent une étape vers le développement d’un supplément naturel, à base de TXN et qui pourrait contribuer à traiter la maladie.
Source: Microbiome 21 Sept, 2023 DOI: 10.1186/s40168-023-01637-4 Reducing gut microbiome-driven adipose tissue inflammation alleviates metabolic syndrome
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