En pleine période de développement des immunothérapies pour de nombreux cancers, dont les cancers des cellules du sang, cette étude menée par une équipe de cancérologues et de pharmacologues de l’Université de Miami confirme, sans surprise, le rôle primordial du système immunitaire dans la rémission. La recherche, publiée dans la revue Nature Communications, constate même que la santé du système immunitaire permet de prédire la durée de la rémission de ce cancer du sang.
Le myélome multiple est un cancer du sang rare qui touche environ 6 à 7 personnes sur 100.000 chaque année. Il affecte les plasmocytes de la moelle osseuse. Chez les personnes en bonne santé, ces cellules aident le système immunitaire à produire des anticorps pour combattre les infections. Cependant, dans le myélome multiple, les plasmocytes deviennent cancéreux et se multiplient, évinçant les cellules normales et faisant des ravages dans le système immunitaire, entraînant anémie, saignements, infections et lésions osseuses. Ce cancer est légèrement plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, l’âge étant un facteur de risque majeur.
Les personnes noires ont un risque 2 fois plus élevé de développer un myélome multiple à apparition généralement précoce.
Bien que les taux de survie globale du myélome multiple se soient améliorés ces dernières années, il n’existe toujours pas de traitement curatif et de nombreux processus sous-jacents de la maladie restent mal compris.
L’auteur principal, le Dr David Coffey, oncologue en hématologie, commente ces conclusions : « Notre étude souligne à quel point le système immunitaire est d’une importance cruciale pour la capacité des patients à obtenir et maintenir une rémission ».
Le rôle vital du système immunitaire dans le pronostic du myélome multiple
L’étude : l’équipe du Sylvester Comprehensive Cancer Center de la Miller School of Medicine de l’Université de Miami en rappelant le rôle vital du système immunitaire dans le pronostic du myélome multiple soutient le traitement d’entretien avec le lénalidomide, un modulateur du système immunitaire. L’analyse menée auprès de 23 patients atteints d’un myélome multiple nouvellement diagnostiqué et traités par lénalidomide, suggère en effet que :
- la santé du système immunitaire détermine la durée de survie sans progression ;
- le système immunitaire peut restaurer son état de santé en cas de rémission profonde grâce à une thérapie au point de ressembler à celui de donneurs de moelle osseuse en bonne santé ;
- l’absence de maladie résiduelle étant définie comme 2 mesures négatives consécutives, soit d’absence de preuve de maladie détectable à au moins 1 an d’intervalle pendant le traitement d’entretien, il existe une forte corrélation entre cette absence de détection et la survie prolongée ;
- les patients qui maintiennent cette absence de détection de la maladie durant 2 ans, ont de grandes chances d’être toujours en rémission 10 années plus tard ;
- en revanche, les patients qui passent d’une absence de maladie résiduelle à une nouvelle détection de myélome multiple sur une période d’1 an ont un risque multiplié par 14 de connaître une progression de la maladie.
Prochaine étape : l’équipe va lancer une nouvelle recherche pour caractériser la biologie cellulaire du myélome et la biologie des cellules immunitaires des patients présentant une absence de maladie résiduelle à long terme, afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents.
Source: Nature Communications 2 Sept, 2023 DOI: 10.1038/s41467-023-40966-8 Immunophenotypic correlates of sustained MRD negativity in patients with multiple myeloma
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