La combustion des graisses pendant l’exercice varie considérablement d’une personne à l’autre, explique cette étude menée par des endocrinologues de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai (New York), qui prônent ainsi les limites des entrainements standards et soulignent la nécessité d’une approche plus personnalisée de l’exercice. Ces conclusions, publiées dans la revue Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases (NMCD) contribuent à expliquer pourquoi la meilleure fréquence cardiaque pour brûler les graisses diffère pour chaque individu et ne correspond souvent pas à la « zone de combustion des graisses » sur les appareils d’exercice des clubs de sport.
Des variations individuelles dans la combustion des graisses pendant l’exercice
L’étude apporte précisément des graphiques des courbes de combustion des graisses chez différents participants qui mettent en évidence ces différences de taux de combustion des graisses à différentes intensités d’exercice qui impliquent la nécessité de plans d’exercices personnalisés. Les tests d’effort pourraient ainsi être un outil utile pour aider chaque patient qui souhaite atteindre un objectif particulier de perte de poids.
L’auteur principal, le Dr Hannah Kittrell, chercheur à l’Icahn en intelligence artificielle appliquée à la médecine, souligne que « les personnes souhaitant perdre du poids ou de la graisse peuvent opter pour une pratique intense de l’exercice qui doit permettre un taux maximal de combustion des graisses. La plupart des machines d’exercice offrent une option « zone de combustion des graisses », en fonction de l’âge, du sexe et de la fréquence cardiaque. Cependant, cette zone de combustion des graisses recommandée ne correspond pas obligatoirement au métabolisme et aux objectifs de perte de poids de chaque utilisateur ».
L’intensité de l’exercice et la fréquence cardiaque associée, à laquelle le corps atteint son taux de combustion des graisses le plus élevé pendant l’exercice aérobie, est donc variable selon chaque individu.
L’étude le confirme en comparant la fréquence cardiaque de 26 participants à laquelle ils atteignent leur taux maximal de combustion des graisses à la fréquence cardiaque prédite correspondant à la « zone de combustion des graisses » programmé sur les machines d’exercice. L’analyse constate que :
- La correspondance est faible entre la fréquence cardiaque mesurée et prédite, avec une différence moyenne de 23 battements par minute entre les 2 mesures ; ainsi, la « zone de combustion des graisses » est loin d’être précise.
Une étude est en cours qui prévoit d’évaluer les résultats, notamment de perte de poids, chez des participants ayant passé un test d’effort et qui ont reçu une prescription adaptée d’exercice. Les critères, au-delà de la perte de poids, comprendront l’amélioration des marqueurs métaboliques associés aux risques de diabète de type 2, d’obésité et de maladie cardiaque.
Les auteurs espèrent que ces travaux vont inspirer les médecins, les nutritionnistes et les entraîneurs à utiliser des tests d’effort pour adapter à chaque personne et à ses objectifs, les programmes d’exercice.
L’exercice, de mieux en mieux reconnu comme une part importante des traitements de nombreuses maladies chroniques, évolue lui-aussi vers l’exercice de précision.
Source: Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Diseases (NMCD) 15 July, 2023 DOI: 10.1016/j.numecd.2023.07.014 Discrepancy between predicted and measured exercise intensity for eliciting the maximal rate of lipid oxidation
Laisser un commentaire