C’est un tout nouvel effet secondaire bénéfique de l’aspirine, que suggère cette nouvelle étude menée à l’Université Monash (Melbourne, Australie) qui révèle qu’une faible dose est aussi associée à une réduction de 15% du risque de diabète chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Ces données, présentées lors du Congrès annuel de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD) ne modifient cependant pas les directives d’utilisation de l’aspirine.
Cependant, en raison du risque de saignement chez les personnes âgées, les directives de prescription recommandent toujours aux personnes âgées de prendre de l’aspirine quotidiennement uniquement lorsqu’il existe une raison médicale de le faire, par exemple après une crise cardiaque.
L’étude qui montre, précisément, que l’utilisation d’aspirine à faible dose (100 mg par jour) chez les personnes âgées de 65 ans et plus âgé est associé à un risque réduit de 15 % de diabète de type 2, appelle à lancer des recherches plus approfondies sur les bénéfices des agents anti-inflammatoires dans la prévention du diabète, relève l’auteur principal, le professeur Sophia Zoungas, de l’École de santé publique et de médecine préventive de l’Université Monash.
Jusqu’à cette étude, l’effet de l’aspirine sur l’incidence du diabète de type 2 chez les personnes âgées restait incertain. Cette analyse des données de l’essai ASPREE précise son effet à faible dose chez les personnes âgées diabétiques, sachant que étude originale alertait sur un risque accru de 38 % d’hémorragie majeure chez les personnes âgées, et cela sans aucune réduction de l’incidence des maladies cardiovasculaires. Les participants ont été répartis soit pour recevoir 100 mg d’aspirine soit un placebo par jour. Les patients diabétiques au début de l’étude avaient été exclus : au total, 16.209 participants ont été inclus dans l’analyse dont 8.086 ont reçu de l’aspirine et 8.123 un placebo. Sur un suivi médian de 4,7 ans :
- 995 cas incidents de diabète ont été enregistrés, 459 dans le groupe « aspirine » et 536 dans le groupe témoin ;
- vs placebo, le groupe aspirine bénéficie d’une réduction de 15 % de l’incidence du diabète et d’une augmentation plus lente au fil du temps, de la glycémie.
En conclusion, l’aspirine a réduit les cas de diabète et ralenti l’augmentation de la glycémie à jeun au fil du temps chez ces personnes âgées initialement en bonne santé. Compte tenu de la prévalence croissante du diabète de type 2 chez les personnes âgées, le potentiel des agents anti-inflammatoires comme l’aspirine pour prévenir le diabète de type 2 ou améliorer les niveaux de glucose nécessite donc des recherches plus approfondies.
Alors que l’analyse des données de l’essai ASPREE montrait au départ que l’aspirine ne permettait pas de prolonger la durée de vie en bonne santé et si cette nouvelle découverte éclaire un avantage chez les patients âgés déjà traités, elle ne modifie pas pour le moment les directives cliniques concernant l’utilisation de l’aspirine chez les personnes âgées, précisent les auteurs.
Source : Annual Meeting of the European Association for the Study of Diabetes (EASD) 31 Aug, 2023 Study shows that low-dose aspirin associated with a 15% lower risk of developing diabetes in people aged over 65 years et Diabetologia (In Press)
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