Un simple test sanguin pourrait prédire un futur risque cardiaque et rénal, chez les personnes diabétiques de type 2 et permettre ainsi un traitement plus précoce de ces comorbidités fréquentes, chez ce groupe de patients. L’étude, publiée dans la revue Circulation, de l’American Heart Association (AHA) révèle que les taux sanguins de 4 biomarqueurs des maladies cardiaques et rénales chutent, après un traitement avec un antidiabétique, la canagliflozine.
La canagliflozine est un inhibiteur du co-transporteur 2 du sodium et du glucose (inhibiteur du SGLT2). En révélant des taux inférieurs de 4 biomarqueurs chez les participants traités par gliflozine vs placebo, cet essai clinique révèle ainsi des biomarqueurs fortement prédictifs du développement de troubles cardiaques et rénaux et qui pourraient constituer la base d’un nouveau test sanguin de détection de ces complications.
L’auteur principal, le Dr James Januzzi, professeur de médecine à la Harvard Medical School et cardiologue au Massachusetts General Hospital confirme que « des niveaux élevés de certains biomarqueurs sont des indicateurs de complications cardiaques et rénales et peuvent aider à prédire le risque futur de progression de la maladie ». Il ajoute que « le traitement à la canagliflozine a non seulement abaissé les niveaux de ces biomarqueurs mais a également réduit le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque et autres complications cardiaques chez les participants les plus à risque ».
4 biomarqueurs pour détecter et la glifozine pour traiter
L’étude – l’essai CREDENCE pour Canagliflozin and Renal Events in Diabetes with Based Nephroopathy Clinical Evaluation) – est menée auprès de plus de 2.627 participants atteints de diabète de type 2 et d’une maladie rénale, dont des prélèvements sanguins ont été analysés. Les chercheurs ont évalué les effets de la canagliflozine sur les concentrations des 4 biomarqueurs, la valeur pronostique de chaque biomarqueur sur différents niveaux de risque de problèmes rénaux et sur le risque de décès de cause rénale ou cardiovasculaire. Les patients ont été selon leur niveau de risque, faible, moyen et élevé. L’analyse constate que :
- les participants de la catégorie « risque élevé » présentent des taux considérablement plus élevés d’insuffisance rénale progressive et de complications cardiovasculaires tout au long du suivi de 3 ans ;
- des concentrations élevées de chaque biomarqueur au début de l’étude sont fortement prédictives de la sévérité des complications cardiaques et rénales ;
- ces 4 marqueurs sont le peptide natriurétique de type pro-B N-terminal (pro-BNP), la troponine T cardiaque à haute sensibilité, le facteur de différenciation de croissance-15 et la protéine 7 liant le facteur de croissance analogue à l’insuline ;
- les concentrations de chacun des 4 biomarqueurs chez les participants prenant de la canagliflozine sont inférieures après 1 et 3 ans vs témoins prenant le placebo ;
- à 1 an, les niveaux de tous les biomarqueurs chez les participants ayant pris de la canagliflozine ont augmenté de 3 à 10 % vs une augmentation de 6 à 29 % chez les témoins.
Ainsi, la glifozine contribue à réduire efficacement les risques de maladie cardiaque et rénale chez les patients diabétiques à haut risque de complications.
D’autres recherches restent nécessaires pour mieux comprendre comment le diabète de type 2 associé à une maladie rénale se développe et progresse afin de préciser les thérapies précoces les plus adaptées.
Ceci étant dit, la recherche confirme déjà 4 biomarqueurs qui vont certainement permettre d’améliorer la capacité de prédiction de ce risque de complications chez les personnes diabétiques de type 2.
Source: Circulation 21 Aug, 2023 DOI :10.1161/CIRCULATIONAHA.123.065251 Cardiorenal Biomarkers, Canagliflozin, and Outcomes in Diabetic Kidney Disease: The CREDENCE Trial
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