Cette étude menée par une équipe de la Johns Hopkins Medicine (Baltimore) révèle un nouveau bénéfice de l’épigallocatéchine gallate (EGCG), un composé antioxydant présent notamment dans le thé vert, contre … les fibromes humains. Ces premières données, publiées dans les Scientific Reports, qui soutiennent l’utilisation de ce composé naturel dans le traitement des fibromes utérins, devront être confirmées par de plus larges études.
Les fibromes sont les tumeurs utérines bénignes les plus courantes. 25 % des patientes présentant ces fibromes développent des symptômes handicapants, notamment des saignements utérins abondants, des douleurs pelviennes et l’infertilité, ce qui justifie à la fois des mesures préventives et des traitements. Composés de cellules musculaires lisses et d’une grande matrice de tissu conjonctif, les fibromes varient en taille, allant de masses presque microscopiques à des masses volumineuses qui peuvent agrandir et déformer l’utérus. On estime que 77 % des femmes développeront des fibromes au cours de leur vie, la plupart d’entre elles à l’âge de 50 ans.
Les fibromes utérins sont la principale cause d’hystérectomie. L’auteur principal, le Dr James Segars Jr, professeur de gynécologie et d’obstétrique à la Johns Hopkins, rappelle qu’il n’existe pas de protocole standard pour la gestion ou la prévention des fibromes utérins, aucun outil pour empêcher leur croissance et qu’il est donc important de trouver une thérapie non chirurgicale sûre et efficace.
L’étude, préclinique, apporte de nouvelles preuves de l’intérêt clinique de l’épigallocatéchine gallate (EGCG), dans le traitement et la prévention des fibromes utérins. L’étude a été spécifiquement conçue pour identifier les mécanismes biochimiques responsables de l’action de l’EGCG dans les cellules fibreuses. Les chercheurs ont travaillé sur des cellules fibroïdes humaines cultivées en laboratoire et traitées avec un extrait d’EGCG afin d’explorer l’intérêt d’une supplémentation orale en EGCG comme thérapie -plutôt qu’une consommation de thé vert- dans la prévention des fibromes utérins. Les chercheurs ont également regardé si le traitement des cellules avec l’EGCG affecte l’expression des protéines associées à la matrice de tissu conjonctif et notamment la fibronectine, une protéine matricielle ; la cycline D1, une protéine impliquée dans la division cellulaire ; et la protéine du facteur de croissance du tissu conjonctif (CTGF). Différentes expériences révèlent que :
- l’EGCG réduit les niveaux de fibronectine de 46 % à 52 % ;
- l’EGCG perturbe les voies impliquées dans la croissance, le mouvement, la signalisation et le métabolisme des cellules tumorales des fibromes,
- l’EGCG entraîne une diminution allant jusqu’à 86 % des protéines de croissance du tissu conjonctif.
Ainsi, l’EGCG cible de nombreuses voies de signalisation impliquées dans la croissance des fibromes,
en particulier la matrice extracellulaire. Les suppléments d’EGCG pourraient donc être un moyen facilement accessible et naturel de soulager les symptômes et de ralentir la croissance des fibromes.
Les auteurs rappellent néanmoins que ces résultats sont préliminaires et que les femmes ne doivent pas se traiter avec des suppléments d’EGCG.
Cependant, il n’est pas interdit de consommer quelques tasses de thé…
Source: Scientific Reports May 2023 DOI: 10.1038/s41598-023-35212-6 Targeting fibrotic signaling pathways by EGCG as a therapeutic strategy for uterine fibroids
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