Cette équipe de la Case Western Reserve University (Cleveland) suggère que certaines molécules génétiques non codantes jouent également un rôle clé dans la santé et la maladie, y compris dans le développement des tumeurs. En montrant également, dans la revue Gastroenterology, que ces molécules pourraient être prometteuses pour détecter des tumeurs malignes telles que le cancer de l’œsophage, ou d’autres cancers manquant de biomarqueurs précoces, la recherche ouvre une nouvelle piste de détection et de traitement pour ces cancers à mauvais pronostic.
Le cancer de l’œsophage fait partie des cancers difficiles à détecter, en raison du manque de biomarqueurs, ce qui rend également difficile son traitement précoce.
L’acide ribonucléique (ARN) code pour les protéines et transporte l’information génétique dans toutes les cellules vivantes. Dans les cancers, ces molécules d’ARN ne sont pas seulement exprimées, mais semblent également être activées dans les cellules qui vont participer au développement du cancer. L’équipe, menée par le Dr Kishore Guda, professeur de médecine a regardé si ces molécules d’ARN pouvaient constituer de bons biomarqueurs prédictifs du développement des cancers.
L’objectif ultime et universel reste de pouvoir détecter les cancers à un stade précoce, voire avant qu’ils ne deviennent cancéreux, ce qui permettait d’améliorer considérablement les résultats dont la survie, pour les patients.
Découverte et caractérisation d’une classe de molécules d’ARN non codantes impliquées dans la malignité de l’œsophage
La classe de molécules d’ARN non codantes semble « activée » dans les tissus cancéreux et précancéreux, dont les tissus à risque élevé de devenir cancéreux. Ces molécules d’ARN non codantes peuvent être détectées à partir de biopsies du patient, à l’aide d’une imagerie de routine. Ces molécules d’ARN semblent également inhiber la croissance des cellules cancéreuses de l’œsophage en régulant d’autres gènes potentiellement impliqués dans le développement du cancer, offrant ainsi de nouvelles opportunités de ciblage thérapeutique de ces cancers.
Un nouveau domaine de recherche : la découverte de ces molécules d’ARN en tant qu’acteurs supplémentaires dans le cancer de l’œsophage ouvre une nouvelle piste de recherche mais aussi de traitement, pour ce cancer et probablement d’autres. Il va falloir préciser comment et quand ces molécules sont activées au cours du développement du cancer et comment ces molécules pourraient également réguler l’expression d’autres gènes impliqués dans les processus cancéreux.
En pratique, l’équipe regarde déjà comment ces molécules d’ARN peuvent être intégrées dans les panels de diagnostic moléculaire (dont l’outil EsoCheck de la Case Western), pour détecter, avec plus de précocité et de précision, les cellules à risque élevé de devenir cancéreuses.
L’hypothèse émise par les chercheurs est que le blocage de ces molécules d’ARN non codantes, ou que le blocage des gènes contrôlés par ces molécules, pourrait conduire à de nouvelles stratégies de traitement de ces cancers souvent mortels.
Source: Gastroenterology 11 May, 2023 DOI : 10.1053/j.gastro.2023.04.037 Discovery and Initial Characterization of Long Intergenic Non-coding RNAs Associated with Esophageal Adenocarcinoma
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