Ces chercheurs de l’Université du Queensland (UQ) s’attaquent aux virus à potentiel pandémique et jettent aujourd’hui la lumière sur le virus Langya, un virus hautement infectieux, qui vient tout juste de se transmettre des animaux aux humains et est capable de pénétrer dans les cellules humaines. Ces travaux publiés dans la revue Nature Communications, alertent sur l’émergence des virus du genre Henipavirus dont font partie également les virus mortels Nipah et Hendra.
Ces virus entraînent de la fièvre, des symptômes respiratoires sévères et peuvent provoquer le décès : « Nous sommes à un moment important avec les virus du genre Henipavirus, car nous pouvons nous attendre à une multiplication des événements de propagation des animaux aux humains », explique les auteurs principaux, les Dr Ariel Isaacs et le Dr Yu Shang Low de l’Université du Queensland. « Il est crucial de comprendre le fonctionnement interne de ces virus émergents, c’est là que notre travail entre en jeu ».
La protéine de fusion du virus Langya retrouvée chez des humains
L’étude a permis d’identifier la structure de la protéine de fusion du virus Langya, identifiée également chez des personnes dans l’est de la Chine en août 2022. L’équipe a utilisé la technologie de pince moléculaire et la microscopie électronique cryogénique au Centre de microscopie et de microanalyse de l’UQ, pour maintenir la protéine de fusion du virus Langya en place afin de découvrir sa structure au niveau atomique. Ces observations montrent que la structure de la protéine de fusion du virus Langya est similaire à celle du virus mortel Hendra, apparu justement pour la première fois dans le sud-est du Queensland en 1994.
« Comprendre la structure de la protéine permet de comprendre la façon dont elle pénètre dans les cellules et c’est donc une étape cruciale vers le développement de vaccins et de traitements pour lutter contre les infections à Henipavirus ».
Quels vaccins, quels traitements ? Il n’existe actuellement aucun traitement ou vaccin contre cette classe de virus qui ont pourtant le potentiel de provoquer une épidémie généralisée, soulignent les auteurs.
« Ce sont des virus qui peuvent provoquer des maladies graves et qui peuvent devenir incontrôlables si nous ne sommes pas correctement préparés. Nous avons vu avec COVID-19 à quel point le monde n’était pas préparé et nous devons être mieux préparés pour la prochaine épidémie ».
Les chercheurs travaillent maintenant au développement de vaccins humains à large spectre et de traitements contre les Henipavirus, tels que Langya, Nipah et Hendra.
Source: Nature Communications 16 June, 2023 DOI : 10.1038/s41467-023-39278-8 Structure and antigenicity of divergent Henipavirus fusion glycoproteins
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