Du moins, le raccourcissement des télomères, largement associé à l’âge biologique, est également lié à la dépression et aux troubles cognitifs chez les personnes âgées, suggère cette recherche de l’Université Hanyang et de l’Université Inha (Corée du Sud), publiée dans la revue Aging US. Ces travaux suggèrent, pour la première fois une interaction entre le raccourcissement des télomères et l’inflammation induite par l’interleukine IL-6, entraînant des symptômes dépressifs précoces et des troubles cognitifs chez des personnes âgées autrement relativement en bonne santé.
Alors qu’au fil du temps, ces extrémités de nos chromosomes raccourcissent, la longueur de nos télomères peut prédire la façon dont notre corps vieillit et permettre d’évaluer notre vulnérabilité aux maladies chroniques. Ce processus d’ailleurs longtemps considéré comme un effet secondaire indésirable du vieillissement, est aujourd’hui également associé au déclin cognitif et à certains troubles mentaux dont la dépression.
Détecter plus tôt pour prévenir le déclin
Les auteurs espèrent que leurs découvertes vont aider à prévenir et à traiter la dépression et les troubles cognitifs chez les personnes âgées en bonne santé. En effet, la détection précoce de la dépression et des troubles cognitifs est importante pour retarder voire tenter d’empêcher leur progression. L’étude a donc regardé si la longueur des télomères peut indiquer voire prédire des symptômes dépressifs et cognitifs chez des personnes âgées en bonne santé.
L’étude, un essai contrôlé randomisé (ECR) multicentrique de 24 semaines a pris en compte, à l’inclusion et à 6 mois, les données d’analyse de prélèvements sanguins, les scores aux tests cognitifs et les facteurs de mode de vie de 137 participants âgés de 60 à 79 ans, en bonne santé. Des analyses ont été effectuées pour déterminer si des symptômes dépressifs subjectifs précoces, des troubles cognitifs et plusieurs biomarqueurs sanguins étaient associés à la longueur des télomères. L’analyse révèle en effet :
- une diminution de la longueur des télomères, dose-dépendante avec l’augmentation d’un point sur l’échelle de dépression gériatrique et avec la réduction des scores aux tests cognitifs ;
- une diminution de la longueur des télomères, dose-dépendante avec l’augmentation des niveaux d’interleukine (IL) -6 au départ et à 6 mois de suivi.
Ces données confirment que les symptômes dépressifs précoces et les troubles cognitifs chez les personnes âgées en bonne santé peuvent être associés, et donc détectés, à partir du raccourcissement de la longueur des télomères. La longueur des télomères constitue ainsi un marqueur de détection précoce possible et les chercheurs font l’hypothèse que l’IL-6, une cytokine inflammatoire, pourrait jouer un rôle important dans la relation entre les télomères et les troubles de l’humeur et cognitifs.
Source: Aging US 17 Feb, 2023 DOI : 10.18632/aging.204533 Relationship between telomere shortening and early subjective depressive symptoms and cognitive complaints in older adults
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