« L’hormonothérapie est de retour pour gérer les symptômes de la ménopause », écrivent ces chercheurs de l’Université de Toronto, qui soulignent, dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) qu’en dépit des premières inquiétudes concernant un risque accru d’événements cardiovasculaires avec l’hormonothérapie, des preuves de plus en plus nombreuses soutiennent une réduction possible de la maladie coronarienne avec l’hormonothérapie ménopausique chez les patientes ménopausées plus jeunes, en particulier celles qui commencent l’hormonothérapie avant la ménopause ou dans les 10 ans qui la suivent.
L’essai Women’s Health Initiative a en effet souligné en premier lieu ce risque d’événement cardiovasculaire avec le traitement hormonal substitutif (THS). Cependant, le THS comme traitement de première intention chez les femmes en « périménopause » et sans facteurs de risque a démontré son efficacité à réduire les symptômes courants, dont les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et les troubles du sommeil, qui peuvent affecter la santé, la qualité de vie et la productivité au travail. On sait que les symptômes de la ménopause peuvent survenir jusqu’à 10 ans avant la dernière période menstruelle et peuvent durer plus de 10 ans, souligne l’auteur principal, le Dr Iliana Lega, du Women’s College Hospital et de l’Université de Toronto.
Le THS reste le traitement de première intention des symptômes vasomoteurs,
en l’absence de contre-indications. Il existe de nombreux traitements contre les symptômes de la ménopause, mais également un manque de connaissances concernant ces options chez les patientes qui souffrent de ces symptômes…Ainsi, pour les patientes présentant des facteurs de risque ou celles qui ne souhaitent pas suivre une hormonothérapie, des thérapies non hormonales, telles que certains inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) et d’autres médicaments, peuvent contribuer à soulager les symptômes.
L’étude est une revue de la littérature et des dernières preuves concernant le diagnostic et le traitement des symptômes de la ménopause ainsi que les bénéfices et les risques des thérapies existantes permettant de mieux gérer ces symptômes. Parmi toutes les options, l’hormonothérapie ménopausique reste le traitement de première intention, reconnu, selon les données de cette revue de la littérature, pour apporter :
- une réduction des bouffées de chaleur chez jusqu’à 90 % des patientes présentant des symptômes modérés à sévères ;
- une amélioration des taux de lipides sanguins et possible réduction du risque de diabète ;
- une réduction de l’incidence des fractures de la hanche, de la colonne vertébrale et d’autres fractures osseuses.
Mais quels risques ? De précédentes études documentent :
- un risque accru de cancer du sein, cependant ce risque apparaît beaucoup plus faible chez les personnes âgées de 50 à 59 ans et chez celles qui commencent l’hormonothérapie au cours des 10 premières années qui suivent la ménopause ;
- un risque accru d’AVC ischémique chez les femmes de plus de 60 ans qui commencent le traitement dans les 10 ans suivant la ménopause, mais le risque reste extrêmement faible chez les femmes âgées de moins de 60 ans ;
On l’aura compris l’âge des patientes, les facteurs de risque individuels et la fenêtre thérapeutique sont des facteurs majeurs de sécurité du traitement. Les chercheurs rappellent donc l’importance d’une décision éclairée et conjointe entre chaque patiente et son médecin.
Source: Canadian Medical Association Journal 15 May, 2023 DOI: 10.1503/cmaj.221438 A pragmatic approach to the management of menopause
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