Lorsque la santé cérébrale est en jeu, le vieillissement biologique du corps semble s’accélérer, conclut cette étude menée au King’s College de Londres, présentée lors du 31è Congrès de Psychiatrie. Ainsi, à un âge donné, les corps des patients atteints ou à antécédents de maladie mentale sont biologiquement plus âgés que leur âge réel, avec une espérance de vie plus courte et un risque accru de maladies liées à l’âge.
Précisément, les niveaux de marqueurs sanguins liés à l’âge biologique sont plus élevés chez les personnes atteintes ou à antécédent de dépression, de trouble bipolaire ou de troubles anxieux.
2 à 10 années de plus ?
L’étude a examiné les données de 168 métabolites sanguins chez 110.780 participants à la UK Biobank puis rapproché ces données aux antécédents de maladie mentale. Cette analyse confirme que :
- les participants atteints de maladie mentale ont un profil métabolite plus âgé que prévu pour leur âge.
Les auteurs principaux, le Dr Julian Mutz et le professeur Cathryn Lewis, du King’s College de Londres rappellent qu’« il est maintenant possible de prédire l’âge des patients à partir des métabolites sanguins. L‘étude constate qu’en moyenne, les personnes ayant des antécédents de maladie mentale présentent un profil métabolique plus âgé : par exemple, les personnes atteintes de trouble bipolaire ont des marqueurs sanguins correspondant à environ 2 ans de plus que leur âge chronologique.
- Les personnes atteintes de troubles de santé mentale ont tendance à avoir une espérance de vie plus courte et une santé de moins bonne qualité ; Les auteurs précisent que ces résultats sont en ligne avec une précédente étude de 2019, ayant conclut qu’en moyenne, les personnes atteintes de troubles mentaux ont une espérance de vie plus courte d’environ 10 ans pour les hommes et de 7 ans pour les femmes ;
- les estimations de l’effet varient selon l’état de santé mentale ;
- ces mêmes participants ont un risque plus élevé de maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques et le diabète, des conditions qui s’aggravent avec l’âge.
L’accélération du vieillissement biologique peut être un facteur important, soulignent les chercheurs. Ces travaux apportent une signature qui pourrait permettre de suivre le vieillissement biologique, et la santé physique de certains patients, ou de participants à de prochaines recherches sur le vieillissement.
L’étude apporte une première explication de la prévalence plus élevée des maladies métaboliques et liées à l’âge chez les patients atteints de maladie mentale. Il reste à comprendre les mécanismes sous-jacents à ce vieillissement biologique avec l’espoir de traitements pour contrer cette accélération de l’âge.
Source: The European Congress of Psychiatry 26 March, 2023 Bodies of people with mental illness are biologically older than their actual age
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