L’ablation des 2 ovaires chez les femmes jeunes vient d’être associée à un risque accru de maladie de Parkinson et de parkinsonisme, par cette étude d’une équipe de la Mayo Clinic, publiée dans le JAMA Network Open. Des conclusions qui suggèrent une vulnérabilité particulière des jeunes femmes dont les ovaires ont été enlevés chirurgicalement avant l’âge de 46 ans et l’intérêt possible de l’œstrogénothérapie chez ce groupe de femmes.
La maladie de Parkinson est une maladie progressive qui affecte le système nerveux et les parties du corps contrôlées par les nerfs. Les tremblements sont fréquents, mais le trouble peut également provoquer une raideur ou un ralentissement des mouvements. Elle s’accompagne souvent de démence, de troubles du sommeil et de troubles intestinaux et vésicaux.
La maladie de Parkinson se manifeste presque 2 fois plus souvent chez les hommes que chez les femmes en population générale, suggérant ainsi que des facteurs liés au sexe ou au genre jouent un rôle clé.
Le parkinsonisme regroupe un certain nombre d’affections neurologiques qui entraînent, comme la maladie de Parkinson, des problèmes de mouvement, notamment des tremblements, un ralentissement et une raideur des mouvements, mais dont l’étiologie est différente.
L’étude analyse les données des dossiers de santé de 2.750 femmes participant au Rochester Epidemiology Project, ayant subi une intervention chirurgicale pour retirer les 2 ovaires, appelée ovariectomie bilatérale. La chirurgie était motivée soit par une affection bénigne comme l’endométriose, un kyste ou une autre raison, soit la prévention du cancer. Leurs données ont été comparées à celles de 2.749 participantes témoins qui n’avaient pas subi cette intervention. Cette analyse révèle que :
pour 48 femmes de moins de 43 ans au moment de la chirurgie, 1 femme supplémentaire développe la maladie de Parkinson
vs des femmes du même âge mais dont les ovaires n’ont pas été enlevés.
Ovaires, hormones et Parkinson : chez les femmes, les ovaires sont la principale source de l’hormone œstrogène. L’ablation chirurgicale des ovaires avant la ménopause prive de cette source d’œstrogène et d’autres hormones ce qui provoque un dysfonctionnement endocrinien brutal. Les résultats de l’étude actuelle sont en ligne avec une étude de 2008 qui suggérait que le manque d’œstrogène causé par l’ablation des 2 ovaires chez les femmes plus jeunes peut être associé à un risque accru de maladie de Parkinson et de parkinsonisme. Enfin, ces mêmes résultats confirment les directives actuelles selon lesquelles l’ablation des 2 ovaires ne doit pas être effectuée pour prévenir le cancer de l’ovaire chez les femmes présentant un risque « moyen ». Pour les femmes porteuses d’une variante génétique à haut risque de cancer de l’ovaire, l’ablation des ovaires avant la ménopause peut être indiquée, mais alors, les femmes devraient recevoir une œstrogénothérapie après la chirurgie jusqu’à 50 ou 51 ans, l’âge approximatif de la ménopause spontanée.
Ces conclusions suggèrent donc que l’œstrogénothérapie peut être importante chez les femmes dont les ovaires ont été enlevés chirurgicalement avant l’âge de 46 ans.
Source: JAMA Network Open Oct, 2023 DOI : 10.1001/jamanetworkopen.2022.38663 Association of Premenopausal Bilateral Oophorectomy With Parkinsonism and Parkinson Disease
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