2 études de nutritionnistes de l’Université de l’Illinois publiées dans la revue Nutrients, abordent le moyen de bénéficier des grands avantages des fibres pour la santé, sans avoir à supporter leurs effets secondaires. Si on sait que les aliments riches en fibres sont importants pour la santé gastro-intestinale, et que la plupart des populations des pays riches n’en consomment pas suffisamment, on ne peut ignorer leurs effets secondaires désagréables tels que des ballonnements excessifs et des gaz.
Ainsi, si la quantité recommandée de fibres alimentaires est de 14 grammes pour 1.000 kilocalories, ou 28 grammes pour un régime quotidien typique de 2.000 kilocalories, on estime que seulement environ 10 % des femmes adultes et 3 % des hommes dans les pays riches respectent cette recommandation quotidienne.
Il peut donc être intéressant d’enrichir les produits de grande consommation en fibres. Ces nutritionnistes et bioingénieurs de l’Université de l’Illinois apportent de nouvelles pistes aux fabricants de produits alimentaires pour amplifier la concentration de fibres dans leurs aliments sans risquer cet inconfort digestif.
Enrichir les produits de grande consommation en fibres ?
Une première étude se concentre sur la tolérance et les effets secondaires des glucides non digestibles (NDC : non-digestible carbohydrates), un terme générique désignant les composants alimentaires que le corps ne peut pas décomposer. Il n’est pas clair que les NDC puissent être considérés comme des fibres alimentaires.
Pour « être une fibre », un NDC doit aussi apporter un bénéfice pour la santé.
Parmi ces avantages des fibres, une bonne santé digestive et une bonne absorption du calcium, rappelle l’auteur principal, Annemarie Mysonhimer, chercheur en nutrition humaine à l’U de I.
Cette méta-analyse de plus de 100 essais cliniques évalue l’apport en fibres alimentaires et ayant pris en compte les avantages digestifs et les effets secondaires tels que les gaz et les ballonnements et ayant tenté de déterminer la quantité de fibres bénéfique et bien tolérée. L’analyse conclut que :
- dans l’ensemble, les niveaux de tolérance quotidiens diffèrent largement selon le type de fibre et son mode de consommation ;
- cette tolérance peut être aussi faible que 4 grammes pour l’alginate (dérivé d’algues brunes) à 25 grammes pour la fibre de soja ;
- il existe également des différences individuelles en fonction du microbiote intestinal de chacun, de sorte que chaque personne doit trouver son propre apport confortable de fibres ;
- la plupart des effets secondaires associés à l’apport en fibres sont légers et acceptables, quelques rares malaises abdominaux plus graves étant relevés, pouvant interférer avec la vie quotidienne.
Augmenter lentement son apport en fibres pour obtenir les bienfaits pour la santé sans inconfort excessif, reste le principe recommandé par ces experts : « parce que le corps peut mettre du temps à s’adapter à un apport plus élevé en fibres, commencer par une dose plus faible et augmenter progressivement la quantité sur quelques semaines est la meilleure option. Diviser la dose en plus petites portions tout au long de la journée est également recommandé ».
Dans un deuxième article, les chercheurs suggèrent de planifier d’autres recherches sur l’alimentation humaine en fibres et fournissent la feuille de route à suivre. Les scientifiques incluent ainsi des exemples de questionnaires afin que d’autres équipes de recherche puissent facilement y accéder. Les méthodes décrites visent aussi à optimiser la formulation d’aliments riches en fibres en permettant des comparaisons pertinentes de différents types de fibres.
« Enrichir les aliments en fibres peut aider à réduire l’écart substantiel entre les apports réels et recommandés en fibres. Nous espérons que ces articles contribueront à des études plus solides sur les effets des fibres alimentaires sur la santé tout en documentant les symptômes de tolérance. Enfin, nos travaux devraient aider les fabricants à formuler leurs aliments de manière à respecter les recommandations tout en minimisant les effets gastro-intestinaux désagréables ».
Source: Advances in Nutrition
Nov, 2022 DOI : 10.1093/advances/nmac094 Gastrointestinal effects and tolerance of nondigestible carbohydrate consumption
Nov, 2022 DOI : 10.1093/advances/nmac091Perspective: Assessing tolerance to nondigestible carbohydrate consumption
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