Les études les plus récentes sur la mémoire immunologique ont surtout porté sur la contribution d’une exposition au SRAS-CoV-2 par l’infection ou la vaccination, à la construction d’une immunité protectrice à long terme, ou « mémoire immunologique », constituée en pratique par les lymphocytes T à mémoire. Ainsi, on sait que la régulation de la mémoire immunologique peut aider le système immunitaire à combattre la maladie. Cette équipe d’immunologues de l’Université du Missouri-Columbia reprend ce champ de recherche mais s’attarde, dans les Actes de l’Académie des Sciences américaines (PNAS) sur la contribution de l'inflammation à la formation de cette mémoire immunologique.
Depuis longtemps, de nombreuses équipes de recherche travaillent à mieux comprendre les réponses immunitaires du corps humain qui se produisent lors de différentes maladies, notamment le cancer et les maladies inflammatoires. Ici, l’équipe d’Emma Teixeiro, professeur agrégée à la MU, apporte la première démonstration, qu’au lieu de contribuer au processus de construction de la mémoire immunologique, l’inflammation, via les lymphocytes T tout au contraire, joue « contre » la mémoire immunologique.
« Notre système immunitaire nous défend contre la maladie, mais c'est un système complexe avec de nombreuses interactions, et sa dérégulation joue également un rôle dans le développement de la maladie », expliquent en toute logique, les auteurs de l’étude.
L’étude a donc consisté à regarder comment il était possible de contrôler ces réponses immunitaires et, en particulier, la fonction critique des lymphocytes T, car les cellules T sont les premiers acteurs de cette protection. Les chercheurs ont créé différentes souches de bactéries pathogènes qui augmentaient, à l’aide d’une protéine, STING, les niveaux d'inflammation chez des souris modèles.
- Contrairement à toute idée reçue, l'inflammation réduit l’efficacité de la réponse immunitaire :
avec plus d’inflammation, la mémoire immunologique est réduite.
« Certains scientifiques pensent que l'activation de STING peut être ciblée pour améliorer les vaccins contre le cancer ou les immunothérapies. Nous montrons que ce n’est pas le cas, avec des implications pour les futurs vaccins ou immunothérapies qui déclenchent les lymphocytes T avec toujours l’objectif de stimuler la mémoire immunologique à long terme ».
La recherche, quoique fondamentale va certainement contribuer au développement de traitements plus efficaces pour aider les patients souffrant de cancer, de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), de vasculopathie associée à STING ou d'autres syndromes inflammatoires chroniques.
Enfin, l'étude apporte une meilleure compréhension du rôle de la protéine clé, STING, dans la mémoire immunologique.
Source: Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) 12 Jan 2023 DOI:10.1073/pnas.2205049120 STING controls T cell memory fitness during infection through T cell-intrinsic and IDO-dependent mechanisms
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