Cette équipe de virologues et d’immunologues du Deutsches Primatenzentrum (DPZ) révèle, avec cette étude préclinique, la capacité du nouveau sous-variant Omicron BQ.1.1 à résister à tous les anticorps thérapeutiques. Ces travaux, présentés dans le Lancet Infectious Diseases appellent à développer de toute urgence de nouvelles thérapies par anticorps.
L’équipe allemande montre en effet que les sous-variantes d'Omicron BA.1, BA.4, BA.5 ainsi que la nouvelle souche Q.1.1 présentent un nombre plus élevé de mutations dans la protéine de pointe. Certaines de ces mutations leur confère une nouvelle capacité d'échappement qui vient se combiner avec le développement mécanique d’une résistance aux anticorps produits biotechnologiquement, administrés aux patients à haut risque à titre préventif ou contre une infection à SARS-CoV-2 diagnostiquée. L’équipe souligne qu’Omicron BQ.1.1 est la première variante résistante à toutes les thérapies par anticorps actuellement approuvées par les agences sanitaires.
Un échappement immunitaire face à la réponse et aux traitements anticorps
Les thérapies par anticorps actuellement disponibles pour traiter les personnes à risque accru de forme sévère de COVID-19 ne sont donc plus efficaces contre ces nouvelles variantes qui émergent de plus en plus largement dans le monde, soulignent ces scientifiques allemands.
La réponse immunitaire, favorisée par la vaccination ou de précédentes infections et qui entraîne la formation d'anticorps neutralisants -qui protègent en se liant à la protéine de pointe virale, ce qui empêche le virus de pénétrer dans les cellules- est de moins en moins efficace contre ces nouvelles variantes du SRAS-CoV-2, en particulier les variantes Omicron, qui échappent aux anticorps neutralisants et provoquent des infections symptomatiques même chez les personnes vaccinées ou convalescentes.
Cet échappement immunitaire menace les groupes à risque élevé, dont les personnes âgées et les patients immunodéprimés. Face à ces nouveaux variants, des personnes de plus en plus nombreuses ne parviennent plus à développer une réponse immunitaire suffisante pour se protéger contre une forme grave, même après une vaccination complète. C’est pourquoi, face à l’incidence croissante des infections de percée (post-vaccination), l’équipe de Leibniz s’est concentrée sur la nouvelle variante Omicron BQ.1.1, actuellement en circulation croissante dans le monde, et confirme que le virus résiste à toutes les thérapies par anticorps disponibles.
L’étude a consisté à mélanger des particules virales portant la protéine de pointe de variants viraux avec différentes dilutions des anticorps à tester, puis à mesurer la quantité d'anticorps nécessaire pour inhiber l'infection des cultures cellulaires. 12 anticorps dont 6 approuvés pour une utilisation clinique 4 cocktails d'anticorps ont ainsi été testés contre les différentes particules virales. L’expérience montre que :
- la sous-variante Omicron BQ.1.1 n’est neutralisée ni par des anticorps individuels ni par des cocktails d'anticorps ;
- la sous-variante BA.5 d'Omicron toujours prédominante reste neutralisée par 1 des anticorps approuvés et 2 cocktails d'anticorps approuvés.
La capacité d’échappement d’Omicron BQ.1.1 est donc très préoccupante et suggère le développement d'autres médicaments que le paxlovid ou le molnupiravir. De nouveaux médicaments qui devraient chercher à cibler les régions de la protéine de pointe qui ont peu de risque de mutations d'échappement.
Source: The Lancet Infectious Diseases 18 Nov, 2022 DOI: 10.1016/S1473-3099(22)00733-2 Omicron sublineage BQ.1.1 resistance to monoclonal antibodies
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