Déjà considérés comme prédictifs du risque cardiovasculaire, ces signes vasomoteurs fréquents de la ménopause, les bouffées de chaleur, sont à nouveau confirmés comme bien liés à l’incidence de la maladie cardiovasculaire chez la femme plus âgée. L’équipe de l'Université de Pittsburgh, qui présente ses travaux lors de la Réunion annuelle 2022 de la North American Menopause Society (NAMS), décrypte pour la première fois les mécanismes physiologiques sous-jacents à cette corrélation, avec des implications cliniques et thérapeutiques.
On estime que plus de 70 % des femmes souffrent de bouffées de chaleur au cours de la période de transition vers la ménopause. Ce symptôme vasomoteur inconfortable peut réduire considérablement la qualité de vie jusqu’à affecter la santé mentale. Plus grave encore, de nombreuses études ont mis en évidence des préoccupations liées à la santé cardiaque.
Or, les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès chez les femmes, le risque s'accélérant au milieu de la vie et justement durant la transition de la ménopause.
La méta-analyse : de vastes études épidémiologiques, ainsi que des études cliniques utilisant des évaluations physiologiques des symptômes vasomoteurs, ont apporté des preuves de l’association entre les bouffées de chaleur et le risque de maladie cardiaque : plus précisément,
- les femmes ayant des bouffées de chaleur plus fréquentes ont des profils de facteurs de risque cardiovasculaire plus vulnérables,
en d’autres termes :
- une pression artérielle élevée voire une hypertension (HTA),
- une résistance à l'insuline (ou diabète),
- une dyslipidémie,
- un risque accru d'athérosclérose.
Des bouffées de chaleur plus fréquentes ou persistantes ont été associées à :
- un risque accru d'événements cardiovasculaires dont l'infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ce risque s’élevant au fur et à mesure du vieillissement ;
- un lien entre les symptômes vasomoteurs et des marqueurs de la santé du cerveau, dont des marqueurs d’athérosclérose cérébrovasculaire.
L’auteur principal, le Dr Rebecca Thurston de l'Université de Pittsburgh et son équipe apportent de nouvelles preuves de cette association, et décryptent ses mécanismes physiologiques sous-jacents. « Les bouffées de chaleur sont considérées comme des symptômes ayant des implications sur la qualité de vie mais pas nécessairement sur la santé physique. Pourtant de nombreuses recherches ont souligné que des bouffées de chaleur fréquentes ou sévères peuvent être le signe d’un risque accru de maladie cardiovasculaire à la quarantaine et au-delà ».
L’étude livre ainsi une synthèse des dernières preuves de la littérature sur le sujet, sensibilise les patientes comme leurs médecins à ce signe clinique possible de risque cardiovasculaire,
qui doit engager à consulter et à évaluer,
voire à opter pour des mesures ciblées de réduction du risque cardiovasculaire.
Source : The North American Menopause Society (NAMS) Annual Meeting 12 Oct, 2022 Hot Flashes Are Not Just Uncomfortable But Also Could Be Hard on the Heart
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