Pour de nombreuses futures mères, enceintes ou post-partum, les changements physiques pourtant normaux liés à la grossesse peuvent créer un sentiment d’insatisfaction corporelle. Améliorer le bien-être et l’estime corporelle pendant et après la grossesse pourrait favoriser de meilleurs résultats de santé chez les mères et leurs bébés, relève cette équipe de psychologues et de gynécologues du Massachusetts General Hospital. Cette étude, publiée dans les Archives of Women’s Mental Health, l’une des rares à souligner l’association entre « l’insatisfaction corporelle » maternelle et toute une série de risques pour la mère et son bébé.
Définie comme une vision subjective négative de la forme de son corps, l’insatisfaction corporelle cde la mère peut augmenter son risque de dépression post-partum et de troubles du comportement alimentaire (TCA) avec d’autres conséquences à long terme sur la santé de la mère et de l’enfant.
Cette enquête sur la prévalence de l’insatisfaction corporelle pendant la grossesse et le post-partum identifie les facteurs qui contribuent à ce sentiment et suggère quelques interventions qui pourraient aider les jeunes mères à retrouver une estime de soi.
L’étude menée auprès de 161 femmes enceintes et post-partum âgées de 18 à 45 ans révèle que
50% d’entre elles éprouvent ce sentiment d’insatisfaction corporelle ;
- 40% déclarent que la grossesse ou le fait d’avoir un bébé les a rendues insatisfaites de leur apparence ;
- cette insatisfaction a engendré de l’anxiété et de la dépression ;
- plus de 60 % pensent qu’elles devraient plus minces ;
- plus de 50 % que les commentaires des autres avaient un impact sur leur image corporelle ;
- cette « poursuite » d’une image corporelle idéale entraîne une mauvaise santé mentale, des troubles alimentaires, une pratique irrégulière de l’exercice, une perte de temps et d’argent et globalement beaucoup de pensées négatives ;
- cependant, toutes les femmes ne font pas état de sentiments négatifs à l’égard de leur corps. Certaines déclarent que la grossesse et l’accouchement ont conduit au contraire à une meilleure satisfaction de la capacité extraordinaire de leur corps, et les a incitées à
faire encore davantage attention à leur santé et à leur nutrition.
« Pendant la grossesse, j’ai commencé à accepter davantage mon corps et appris à l’apprécier pour ce qu’il était capable de faire et pas seulement de représenter ».
Quelles interventions possibles ?
- 82% des participantes confient qu’elles seraient partantes pour un programme axé sur l’acceptation du corps pendant la grossesse et le post-partum. Des interventions sous forme virtuelle, animées par des professionnels et menées en groupe auraient leur préférence.
« J’aimerais parler avec d’autres femmes de la façon de retrouver une bonne santé après l’accouchement et d’accepter les changements corporels liés à la grossesse et à l’accouchement ». Il existe déjà des programmes pour l’acceptation du corps, tels que « The Body Project », ou the « Project Health », qui pourraient être adaptés pour répondre aux besoins uniques des femmes enceintes et post-partum.
« Nous aurions besoin de faire plus de recherches sur ces questions ; à en juger par les réponses à l’enquête, les problèmes d’image corporelle et d’alimentation semblent être un sujet qui concerne de nombreuses femmes enceintes et post-partum. L’expérience des femmes de leur corps changeant a un impact significatif sur leur santé et celle de leurs bébés ».
Source: Archives of Women’s Mental Health Aug 2022 DOI: 10.1007/s00737-022-01236-6 Body dissatisfaction and disordered eating in the perinatal period: an underrecognized high-risk timeframe and the opportunity to intervene
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