Entretenir sa santé cardiovasculaire par le mode de vie, en particulier par la pratique de l’exercice et un régime alimentaire équilibré, permet de compenser, dans une large partie, les gènes de vulnérabilité et de risque d’AVC. Même chez les personnes à risque élevé d’AVC, l’adoption d’un mode de vie favorable à la santé cardiovasculaire permet de réduire considérablement le risque d’AVC au cours de la vie, conclut cette étude de l’Université du Texas à Houston publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).
Nous connaissons bien l’impact des facteurs de risque modifiables bien gérés, en particulier le traitement de l’hypertension, sur le risque d’AVC, rappelle l’auteur principal, le Dr Myriam Fornage, professeur de médecine moléculaire et de génétique humaine à l’Université du Texas : « notre étude confirme qu’il est également possible d’atténuer le risque à vie d’AVC en modifiant d’autres facteurs de risque, et qu’indépendamment du score de risque polygénique, le maintien d’une bonne santé cardiovasculaire diminue le risque d’AVC à vie.
Les facteurs de risque modifiables essentiels dans la prévention des AVC
L’étude : il s’agit de l’analyse des données de l’étude ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities), une étude communautaire menée auprès de plus de 11.500 participants âgés de plus de 45 ans, à 45 % des femmes, exempts d’antécédent d’AVC à l’inclusion. Les participants à ont été suivis pendant 28 ans. L’équipe a donc estimé le risque à vie d’un premier AVC en fonction des niveaux de risque génétique sur la base d’un score de risque polygénique. Les participants ont donc pu être classés comme ayant un risque génétique faible, intermédiaire ou élevé. Ensuite, les chercheurs ont évalué l’impact de l’adhésion aux recommandations « Life’s Simple 7 », un ensemble de 7 facteurs de risque modifiables : le statut tabagique, la pratique de l’activité physique, le choix d’une alimentation saine, l’indice de masse corporelle, le niveau de cholestérol total, la tension artérielle et la glycémie. L’analyse révèle que :
- à 45 ans, les participants avec scores de risque polygénique les plus faibles, présentent le risque à vie le plus faible d’AVC soit 9,6 % ;
- ce risque à vie d’AVC atteint 13,8 % pour les participants avec score de risque polygénique intermédiaire ;
- ce risque à vie d’AVC atteint 23,2 % pour les participants ayant un score de risque polygénique élevé ;
les participants qui présentent à la fois un risque génétique élevé d’AVC et une mauvaise santé cardiovasculaire présentent le score de risque à vie le plus élevé d’AVC soit 24,8 % ;
- quel que soit le score de risque polygénique (faible, intermédiaire et élevé), les participants ayant une santé cardiovasculaire optimale bénéficient de la réduction la plus significative du risque d’AVC à vie : ainsi,
- une santé cardiovasculaire optimale, en dépit d’un risque polygénique élevé, permet de réduire de 43 % le risque à vie d’AVC
- vs avoir une santé cardiovasculaire dégradée ;
une santé cardiovasculaire optimale, c’est 6 années « gagnées » sans AVC.
Ces travaux ont permis non seulement de mieux identifier les données génétiques et le score de risque polygénique associés à un risque plus élevé d’AVC mais démontrent qu’adopter un mode de vie favorable à la forme cardiovasculaire, permet une prévention efficace de l’AVC, y compris en cas de score polygénique élevé.
Source: Journal of the American Heart Association (JAHA) 20 July, 2022 DOI: 10.1161/JAHA.122.025703 Polygenic Risk, Midlife Life’s Simple 7, and Lifetime Risk of Stroke
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