Cette nouvelle thérapie combinée de radionucléides, est décrite comme à la fois sûre et efficace chez les patients atteints d'un cancer de la prostate métastatique, par cette équipe de cancérologues du St Vincent's Hospital (Sydney). Ces nouvelles données, publiées dans le Journal of Nuclear Medicine, révèlent que chez la plupart des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique, résistant à la castration, le traitement réduit les niveaux d'antigène spécifique de la prostate (PSA) de plus de 50 %, permettant, en moyenne, une survie globale médiane de 19,7 mois.
Le mCRPC (pour metastatic castration-resistant prostate cancer) est un cancer mortel, avec un taux de survie à 5 ans inférieur à 30 %. Les options de traitement sont limitées et la résistance au traitement est fréquente. Les thérapies combinées, cependant, peuvent surmonter ces mécanismes de résistance et améliorer les résultats pour les patients. C’est le cas de cette nouvelle thérapie combinée de médecine nucléaire, confirmée comme sûre et efficace chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, c’est-à-dire qui continue sa croissance même lorsque le taux de testostérone est en deçà du seuil de castration.
Une thérapie radionucléide et un radiosensibilisateur
La thérapie combine une thérapie radionucléide « 177Lu-PSMA-617 » récemment approuvée par l’Agence américaine FDA et un radiosensibilisateur connu sous le nom d'idronoxil (NOX66). NOX66 avait déjà démontré son potentiel en tant que sensibilisateur aux rayonnements dans le cancer de la prostate, cependant l’équipe australienne a souhaité évaluer si la combinaison de NOX66 et 177Lu-PSMA-617 pouvait améliorer la réponse au traitement- sans trop augmenter la toxicité.
L'essai est mené auprès de 56 hommes atteints d'un CPRCm progressif, auparavant traités par chimiothérapie et par de nouveaux inhibiteurs de la signalisation androgénique (ASI), un type d'hormonothérapie. Les participants ont reçu jusqu'à 6 doses de 177Lu-PSMA-617 en association avec des doses variables de NOX66. Après un suivi médian de 21,8 mois,
- 86 % des patients ont vu leur taux de PSA baisser ;
- près des deux tiers d'entre eux présentent une baisse de ces taux >50 %.
- l'imagerie clinique, les analyses sanguines et moléculaires révèlent que les hommes avec des volumes de tumeurs plus élevés répondent moins bien au traitement ;
- la durée du traitement apparaît associée à une amélioration de la survie globale.
Pris ensemble, ces résultats suggèrent que :
les patients devraient être traités plus tôt, avant que la tumeur ne devienne trop volumineuse ;
- il est important de comprendre pourquoi les hommes atteints d'une tumeur plus volumineuse répondent mal au traitement.
L’équipe travaille justement à la personnalisation de la dose de radionucléide pour optimiser les réponses au traitement. Cependant, ces premiers résultats ouvrent l’espoir de pouvoir prolonger la survie de ces patients, en toute sécurité.
Source: The Journal of Nuclear Medicine April 2022 DOI:10.2967/jnumed.121.262552 177Lu-PSMA-617 and Idronoxil in Men with End-Stage Metastatic Castration-Resistant Prostate Cancer (LuPIN): Patient Outcomes and Predictors of Treatment Response in a Phase I/II Trial
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