De nombreuses études ont déjà alerté sur le lourd fardeau des conséquences du COVID-19 sur la santé mentale. Cette nouvelle étude, menée en Ontario, estime que les consultations en santé mentale ont ainsi augmenté de 27 % au cours de la première année de la pandémie. Ces données publiées dans le JAMA Network Open, révèlent également que les troubles de la santé mentale ont motivé, durant la pandémie plus d’un quart des consultations médicales. Les médecins et les professionnels de santé ont eux-aussi beaucoup plus souvent consulté. Cependant le niveau des consultations en santé mentale semble avoir retrouvé aujourd’hui son niveau prépandémique.
L’étude menée par des cliniciens de l'Hôpital d'Ottawa a examiné les données relatives à plus de 50.000 consultations externes. L’analyse révèle que taux annuels de consultations externes pour des raisons de santé mentale et de toxicomanie ont augmenté de 27 % au cours de la première année de la pandémie : ces motifs ont concerné 1.038 consultations pour 1.000 médecins au cours de la première année de pandémie vs 817 l'année précédente.
Le nombre de consultations de santé mentale a augmenté en valeur absolue et en proportion
- Dans ce groupe hospitalier, 31.936 consultations en santé mentale ont été effectuées au cours de la première année de la pandémie vs 26.266 visites au cours de l'année précédant la pandémie ;
- la proportion de consultations liées à la santé mentale a également augmenté : soit 23% avant la pandémie, 28,3 % pendant la première année de la pandémie et 23 % au cours des derniers mois, alors que, relèvent les auteurs, les consultations ont pu reprendre presque normalement ;
- les médecins, les personnels et les professionnels de santé n’ont pas été épargnés et ont été confrontés à d'énormes facteurs de stress liés au travail pendant la pandémie. « Les enquêtes menées auprès des médecins pendant la pandémie de COVID-19 ont révélé une augmentation des cas de dépression, d'anxiété et d'épuisement professionnel. Cependant, comme ces enquêtes sont généralement transversales (un seul point dans le temps), il était important de mieux comprendre l’évolution de la santé mentale des professionnels de santé tout au long de la pandémie », relève ici l'auteur principal, le Dr Daniel Myran, spécialiste de santé de la famille et de santé publique au Département de médecine familiale de l'Université d'Ottawa. Lorsque l’équipe analyse les données anonymisées de 34.000 médecins praticiens, l’analyse confirme une pression considérable sur la santé mentale des médecins : « nous constatons également une forte augmentation des consultations de santé mentale par les médecins et les personnels de santé au cours de la première année de pandémie ».
« La santé mentale des médecins peut être un sujet sensible »,
et la mesure de l’augmentation des troubles de la santé mentale chez les médecins et les personnels de santé est très probablement le « point fort » de cette étude.
- Enfin, aucune différence significative entre les hommes et les femmes n’est observée dans l'augmentation des consultations de santé mentale
« Il est important de noter que notre étude n'a porté que sur la première année de la pandémie, et la situation a changé depuis, en particulier avec la variante Omicron qui exerce désormais une nouvelle forme de pression (plus de patients mais moins en soins intensifs) sur le système de santé ».
Source: JAMA Network Open 21 Jan, 2022 DOI: 10.1001/jamanetworkopen.2021.43160 Physician healthcare visits for mental health and substance use during the COVID-19 pandemic in Ontario, Canada
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