Le psoriasis, une affection de la peau qui handicape au quotidien des millions de personnes dans le monde pourrait « dépendre » d’un trio de protéines, selon cette étude du Jolla Institute for Immunology soutenue par les National Institutes of Health (NIH). L’identification de ce trio de protéines, documentée dans la revue Science Immunology désigne une nouvelle cible et ouvre l’espoir d’aider les patients atteints de psoriasis, une maladie à récidives.
On estime que le psoriasis touche plus de 125 millions de personnes dans le monde, et 7,5 millions, rien qu’aux Etats-Unis. La maladie, auto-immune, se manifeste par des plaques de peau rouge et enflammée et des éruptions cutanées douloureuses et squameuses. Il existe des traitements efficaces, mais tous les patients n’y répondent pas, et pour beaucoup, le soulagement n’est que temporaire. « Les thérapies disponibles n’éliminent pas à 100% la maladie et elles ne la traite pas », précise l’auteur principal, le professeur Michael Croft de l'Institut d'immunologie de La Jolla.
« La maladie revient presque toujours ».
Avec cette recherche menée à la fois in vitro, sur des cellules de peau humaine et in vivo, chez la souris, l’équipe a découvert, comment une protéine clé, appelée TWEAK, endommage les cellules de la peau chez les patients atteints de psoriasis. Une découverte qui suggère fortement que cibler TWEAK pourrait permettre de contrôler la maladie
TWEAK, une 3è cible possible dans le traitement du pso : TWEAK peut interagir avec le type de cellules de la peau le plus courant, les kératinocytes. Chez des souris modèles de pso et déficientes en TWEAK, les chercheurs montre que TWEAK est bien un facteur déclencheur de l’inflammation.
Car TWEAK ne fonctionne pas seule : sur des kératinocytes humains, les chercheurs constatent que TWEAK s'associe à 2 autres protéines, le facteur de nécrose tumorale (TNF) et l’interleukine-17 (IL-17), pour déclencher l'inflammation. Ce trio semble contrôler la production de molécules inflammatoires et l'expression de protéines supplémentaires associées à l'inflammation chez les patients atteints de psoriasis.
L’activation simultanée de ce trio de protéines semble « suffire » à déclencher la maladie : TWEAK vient donc s’ajouter, comme cible thérapeutique prometteuse, au TNF et à l'IL-17, 2 protéines déjà documentées pour leur implication dans la maladie. Les chercheurs en apportent une première preuve de concept, en appliquant un inhibiteur TWEAK sur la souris modèle de pso.
« Si vous empêchez TWEAK de travailler sur son récepteur sur les kératinocytes, vous obtenez le même effet thérapeutique que lorsque vous inhibez le TNF ou l'IL-17 », concluent les chercheurs. Alors que TNF et l'IL-17 sont des cibles médicamenteuses déjà approuvées par l’Agence américaine FDA dans le traitement du psoriasis, les inhibiteurs TWEAK pourraient venir compléter cet arsenal thérapeutique, pour le psoriasis mais aussi pour de nombreux types de maladies de la peau.
TWEAK apparaît impliquée dans l'inflammation de la peau en général,
écrivent ainsi les auteurs, qui se penchent actuellement sur le rôle de TWEAK dans la dermatite atopique, ou eczéma, un type d'inflammation cutanée très courant, en particulier chez les bébés et les jeunes enfants.
Ainsi, même si le psoriasis et la dermatite atopique sont des maladies bien distinctes, elles pourraient être mieux contrôlées avec les inhibiteurs de TWEAK; en combinaison avec les traitements actuels.
Source: Science Immunology DOI: 10.1126/sciimmunol.abi8823 TWEAK functions with TNF and IL-17 on keratinocytes and is a potential target for psoriasis therapy
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