L'infection + la vaccination induisent une production d'anticorps bien plus efficaces contre les variants de COVID-19, conclut cette équipe de l’UCLA, dans mBio, une revue de l'American Society for Microbiology. Les anticorps contre la protéine de pointe du SRAS-CoV-2 produits par le système immunitaire peuvent identifier et repousser les futures infections, mais tous les anticorps ne sont pas identiques et aussi efficaces contre les différents variants. En revanche, l’étude suggère que la combinaison des 2, infection et vaccination, permet de produire une défense plus puissante. Ce qui n'est pas une raison pour risquer l'infection.
Une des raisons pour lesquelles la pandémie continue de se propager, est justement l’évolution, chez les nouveaux variants, de la protéine de pointe qui aide le virus à infecter la cellule hôte. En conséquence, les anticorps qu'une personne a pu développer après une infection précoce ou après la vaccination peuvent ne pas protéger adéquatement contre les variantes émergentes.
Ainsi, les personnes qui ont récupéré d’un COVID-19 ou qui ont reçu, il y a plusieurs mois, un vaccin COVID peuvent en effet, ne pas être en mesure de repousser les variantes émergentes. En revanche, cette recherche montre que les participants qui ont développé la maladie COVID et ont également été vaccinés produisent des anticorps de haute qualité, efficaces contre les variants présentant des mutations sur la protéine de pointe.
« La qualité des anticorps compte aussi
et pas seulement leur quantité », relève l’un des auteurs principaux, le Dr Otto Yang, immunologiste et médecin à la David Geffen School of Medicine de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Identifier le mélange optimal d'anticorps va également permettre d’orienter les futurs efforts de prévention et de préciser le schéma vaccinal optimal, ajoute le chercheur.
Le domaine de liaison au récepteur, ou RBD, une zone de la protéine de pointe qui permet au virus d'envahir la cellule hôte est également une cible critique pour les anticorps, mais des mutations aléatoires dans le RBD montrent aussi à quel point cette cible en constante évolution peut représenter un défi. Ici, les chercheurs de l’UCLA comparent les anticorps anti-RBD dans le sang des participants et évaluent leur capacité à neutraliser le virus :
- chez les participants non infectés qui ont reçu 1 des 2 doses COVID-19, les anticorps semblent moins efficaces contre les mutations des nouvelles variantes (comme Beta ou Gamma) vs contre la souche d'origine
- chez les participants infectés par le coronavirus avant mai 2020, le résultat est similaire ;
- ces résultats suggèrent qu'une infection bénigne et la vaccination produisent des anticorps qui laissent toujours une vulnérabilité à de nouvelles variantes ;
- chez les personnes infectées avant mai 2020 et, un an plus tard, vaccinées, les anticorps montrent une efficacité inchangée contre la souche d’origine, mais toute aussi puissante contre les nouvelles variantes.
Ces résultats en ligne avec les conclusions de précédentes études, confirment des anticorps de haute qualité chez les personnes à la fois précédemment infectées, et vaccinées. Chez ces personnes les anticorps ont évolué et se sont améliorés au fil d’expositions multiples. La surprise, écrit l’auteur, est « que cela se produise aussi vite ».
Enfin, ces données pourraient aider à améliorer la mise en œuvre de la vaccination et des rappels bien sûr et qui sait, laisser une place aussi à l’immunité naturelle ?
Source: mBio 7-Dec-2021 DOI: 10.1128/mBio.02656-21 Infection Plus Vaccination Yields Better Antibodies Against COVID-19 Variants
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